Cours d’éducation sexuelle: le SSM débute le projet-pilote en janvier

SEXUALITÉ. Le Séminaire Sainte-Marie de Shawinigan se prépare à mettre en branle son projet-pilote de cours d’éducation sexuelle vers la fin janvier ou le début du mois de février. Pour la première année d’implantation, ce sont les élèves de 1e, 3e et 5e secondaire qui sont ciblés.

L’établissement secondaire privé du boulevard des Hêtres est le seul entre Montréal et Québec à avoir obtenu la permission de faire l’essai du projet pilote qui se déclinera de 2016 à 2018.

Les notions proposées par le ministère de l’Éducation ont déjà été présentées aux cinq enseignants qui, eux, transmettront la matière aux élèves au sein de leur cour respectif. Lors de la deuxième année, les groupes de 2e et 4e secondaire seront alors ciblés.

Les apprentissages seront regroupés en sept thèmes: «globalité de la sexualité», «croissance sexuelle humaine et image corporelle», «identité, rôles et stéréotypes sexuels, normes sociales», «vie affective et amoureuse», «agir sexuel», «violence sexuelle» et «ITSS et grossesse».

Ces apprentissages nécessiteront de cinq à quinze heures par année, sur tous les niveaux, d’ici deux ans. Le contenu des animations ne diffère pas de ce qui était proposé au SSM dans les dernières années, mais il sera, dit-on, mieux encadré et adapté selon les groupe d’âges.

On débutera les cours d’éducation sexuelle par le module sur «La vie affective et amoureuse». «Les enseignants concernés ont déjà reçu la formation nécessaire et ils ont vu la matière et la façon de la rendre. Ils vont l’adapter selon le sujet, soit par un cours magistral, des questions/réponses ou encore des ateliers», explique le directeur général Luc Trudel.

D’ailleurs, ce dernier indique que l’actualité demeure toujours un bon prétexte pour aborder certaines thématiques comme la dépression amoureuse ou les relations sexuelles à risque.

Un projet pilote évalué par les enseignants

Plus concrètement, les notions sur l’appareil reproducteur ou bien les ITSS pourront être intégrées au cours de biologie. Pour ce qui est de l’identité sexuelle, il en reviendra à la psychoéducatrice d’aborder la question avec les jeunes.

Tout au long du processus, les réactions des jeunes, le sentiment d’appui dans le projet ou encore les faiblesses dans le programme seront répertoriés par les enseignants.

«L’idée sera de déterminer si l’enseignant est bien outillé pour rendre le cours, s’il possède toutes les pistes d’informations pour répondre aux interrogations qui leur seront posées», ajoute M. Trudel.

Le directeur général du SSM est heureux que ses jeunes puissent profiter de pareille opportunité de discuter sexualité. «C’est une réalité des jeunes et ils passent beaucoup de temps à l’école. C’est là qu’ils se développent un noyau d’amis, qu’ils socialisent et vivent leurs premières expériences. On ne se mentira pas, les questions des jeunes sont là!», mentionne Luc Trudel.

Un dialogue nécessaire

Si la société a fait un choix avec la réforme de donner davantage de place aux sciences par exemple dans sa grille de cours, la nécessité fait que l’on doit réintroduire des cours d’éducation sexuelle, souligne-t-il.

«Quand on discutait du sujet à l’Assemblée nationale, on a vu un groupe de médecins venir souligner que ce projet pilote contribuerait à prévenir des risques de maladies liées à la santé publique», se souvient l’ancien député de Saint-Maurice.

Chose certaine, la question de la sexualité est un sujet délicat à traiter. Toutefois, il demeure un incontournable, estime le directeur général. «C’est un sujet qui touche l’être au plus profond de lui», conclut-il.