La CBC offre une version anglaise de la série québécoise «Plan B», avec Patrick Adams
TORONTO — L’acteur torontois Patrick J. Adams, célèbre pour son rôle de Mike dans la populaire série américaine «Suits: les deux font la paire», revient au Canada, après avoir vécu aux États-Unis pendant une vingtaine d’années, pour participer à l’adaptation canadienne-anglaise de la télésérie québécoise «Plan B».
Tourné à Montréal, le «Plan B» des Canadiens se passe aussi dans la métropole québécoise. On y suit encore un avocat dans la trentaine qui voyage dans le temps pour tenter de sauver sa relation de couple et sa pratique juridique.
La tradition québécoise de narration artistique et «la quantité de talent et de créativité» au Québec ont joué un grand rôle dans son retour au Canada, dit l’acteur en entrevue.
Dans cette version canadienne-anglaise de «Plan B», qui débute lundi soir sur CBC et CBC Gem, Adams interprète l’avocat Philip Grimmer, le personnage que jouait Louis Morissette dans la version originale en 2017.
Karine Vanasse incarne sa femme Evelyn (alias Magalie Lépine-Blondeau en français). Grâce à un bidule pour remonter dans le temps, Phillip tente de réparer sa relation avec Evelyn, mais il constate que ces voyages temporels ont des conséquences imprévues.
«Il s’agit vraiment d’un perfectionniste hypercontrôlant, qui tente d’avoir une relation avec la femme qu’il aime», résume Patrick Adams en parlant de Me Grimmer. «Mais il ne peut pas se faire à l’idée que ce qu’il veut n’est peut-être pas nécessairement la meilleure version des choses.»
Karine Vanasse, qui est aussi la vedette dans la série canadienne «Cardinal», sur CTV, a déclaré que de travailler sur le projet «Plan B» en anglais lui a permis de se souvenir de la satisfaction qu’elle avait ressentie en regardant la première saison de la série au Québec il y a six ans.
Un peu comme «Black Mirror»
L’adaptation reste fidèle à la version québécoise en termes de récit, et elle est chapeautée par les scénaristes originaux, Jean-François Asselin et Jacques Drolet. Mais le rythme est cette fois plus rapide et les enjeux sont plus élevés, compte tenu du succès de l’original au Québec.
Au moment de la sortie de la première saison en 2017, l’essor de la diffusion en continu et la popularité des saisons de six épisodes avaient permis à la série de devenir un beau succès auprès du public.
Patrick Adams compare «Plan B» à la série britannique «Black Mirror», du moins en ce qui concerne l’approche qu’elle adopte au dernier épisode. «Bien que le personnage ait appris quelque chose et ait changé à la fin, tout n’est pas collé à un arc dramatique», a-t-il estimé.
Le coscénariste Asselin a déclaré qu’un producteur américain avait proposé d’acheter les droits d’adaptation de la série, mais ils ont refusé parce qu’ils voulaient conserver le contrôle créatif. «C’était important pour nous, alors nous avons décidé de le fabriquer et de le produire nous-mêmes, de faire nous-mêmes une version anglaise», dit-il.
La série en français en est maintenant à sa quatrième saison, diffusée actuellement sur la plateforme payante de Radio-Canada TouTV Extra, avec cette fois Pierre-Luc Funk dans le rôle du voyageur spatiotemporel.
Le coauteur Jean-François Asselin et le producteur Louis Morissette (KOTV) espèrent adapter aussi en anglais les autres saisons diffusées au Québec – pas seulement au Canada, mais dans le monde entier. Ils soulignent que d’autres versions «Plan B» sont prévues en France, en Belgique et en Allemagne.
«L’objectif est d’avoir des gens impliqués partout dans le monde, de travailler sur différentes saisons et d’en faire une réussite née à Montréal», a déclaré le producteur Morissette.