L’affaire est ketchup pour Poulet Bellerive
COMMERCE. Unique transformateur et distributeur de volailles en Mauricie, Poulet Bellerive vient d’investir près d’un million$ dans la construction d’un nouveau plan de production à Saint-Boniface.
« Les anciennes installations étaient devenues désuètes », explique William Bellerive, copropriétaire de l’entreprise avec son frère Shayne et son père Louis. D’une superficie de plus de 3500 pieds carrés, le nouveau plan de travail a été construit derrière l’ancien sur le boulevard Trudel Est.
Poulet Bellerive est peu connue des Mauriciens, mais ils sont des milliers à déguster du poulet qui passe sur ses tables de découpes. « Nos clients sont des épiceries, des boucheries, des rôtisseries, des casse-croûtes », explique Shayne Bellerive, petit-fils du fondateur Yvon Bellerive qui avait démarré l’entreprise à l’origine à Charette en 1978.
S’approvisionnant auprès des abattoirs Olymel, à Boucherville, et Exceldor, à Saint-Anselme, Poulet Bellerive dessert une centaine de clients aux quatre coins de la Mauricie. « On commence à 5h du matin et le premier camion de livraison part vers 8h pour la région de Shawinigan. En début d’après-midi, on repart pour les clients du secteur de Trois-Rivières », explique William Bellerive. Le jeudi, c’est l’ensemble du marché de la MRC de Maskinongé qui est desservi.
Opérant du lundi au vendredi, le transformateur de Saint-Boniface peut passer jusqu’à 150 poulets et plus de 1200 poitrines par jour. Les poulets entiers sont découpés pour en faire des poitrines, des cuisses et des ailes tandis que les poitrines sont désossées selon les demandes des clients.
« Les poitrines désossées, c’est ce qu’on nous demande le plus », raconte Louis Bellerive qui a appris le métier avec son père. Le goût des consommateurs évoluant, Poulet Bellerive a dû aussi s’y adapter. Les ailes de poulet par exemple, qui étaient carrément jetées aux rebuts, font maintenant partie des parties les plus prisées.
« Depuis deux ou trois ans, on nous demande du poulet en crapaudine. Un client est venu nous montrer comment le faire », rajoute Shayne Bellerive. La transformation des volailles laissant des centaines de carcasses par jour, celles-ci sont recueillies majoritairement par Sanimax, mais une partie est aussi dirigée vers des restaurants qui les utilisent pour faire des bouillons.
Main-d’oeuvre et diversification
L’entreprise familiale de Saint-Boniface ne compte pour l’instant que quatre employés, soit les trois propriétaires et un oncle. « Notre mère s’occupe de l’administration », s’empresse d’ajouter William Bellerive. « Mais notre objectif, c’est d’embaucher de nouvelles ressources, car il faut préparer une relève lorsque mon père et mon oncle partiront », ajoute son frère Shayne.
Modernes et bien aménagées, les nouvelles installations permettraient d’ajouter de nouveaux clients, mais il faut pour cela justement avoir la main-d’œuvre pour transformer la volaille. L’énergie est pour le moment consacrée à roder le nouveau plan de travail, mais les deux membres de la 3e génération de Bellerive ont des idées pour l’avenir.
« On regarde pour diversifier notre production tout en restant dans le poulet. Il y a des machines sur le marché qui coupent les poitrines en cubes de poulet. Les restaurants ont aussi des problèmes de recrutement de main-d’œuvre et ça permettrait de sauter une étape lorsqu’ils préparent des brochettes. On regarde aussi pour faire des cubes de poulet de type souvlaki qu’on pourrait congeler et vendre aux restaurants. On pourrait faire ça en début d’année qui est une période un peu plus tranquille contrairement à l’été, la saison des BBQ », explique William Bellerive.