Interzone: de nombreuses nouveautés pour la 6e édition
Par Stéphane Laroche | Plusieurs nouvelles collaborations avec une foule d’organismes de la région ont été dévoilées pour l’édition 2023 d’Interzone, qui semble avoir le vent dans les voiles. Un livre de photographies sera également lancé.
En vous baladant l’été au centre-ville de Shawinigan ces dernières années, il est sans doute arrivé que votre regard soit attiré par des murales aux couleurs éclatantes. Interzone consiste en un regroupement d’artistes qui se sont donnés comme mission de s’approprier les lieux publics pour faire découvrir l’art à toute la population.
Il sera possible d’admirer les œuvres des huit artistes de la cohorte 2023 du 14 juillet au 1er octobre sur les murs et devantures d’immeubles du centre-ville. Une trentaine d’îlots de création se succèderont sur un parcours d’un kilomètre sur la 5e rue de la Pointe, dans la ruelle entre la 4e et la 5e rue de la Pointe et entre les avenues de la Station et Des Cèdres. Certaines réalisations d’une vingtaine d’artistes ayant pris part aux cinq premières éditions seront aussi à redécouvrir.
De plus, deux murales seront créés en direct durant la semaine du 7 au 13 juillet, pour les curieux désirant voir les artistes à l’œuvre. La co-fondatrice d’interzone, Louise Paillé, décrit l’influence que ce lieu peut avoir sur les artistes et les spectateurs. » Les défis de création de la ruelle, ce milieu ingrat et atypique, mettent leurs idées en ébullition, chatouillent leur imaginaire et brouillent les frontières entre la vie quotidienne et l’art de la ruelle. «
La députée de Laviolette-Saint-Maurice, Marie-Louise Tarif a d’ailleurs fait l’éloge des ruelles lors du lancement. » Les ruelles sont souvent mal-aimées. Les organisatrices ont décidé d’habiter ces ruelles-là et de leur rendre leur noblesse, de les rendre plus joyeuses, esthétiques. Ça amène aussi les artistes à se faire connaître d’une différente façon. «
Le maire de Shawinigan, Michel Angers, a confié en conférence de presse que les contraintes budgétaires de la ville liées à l’inflation ont failli avoir raison du financement accordé à Interzone. » Mais on tenait absolument à cette activité originale, de rendre la culture accessible à tous. Ce n’est pas tout le monde qui est capable de se payer un musée, d’aller voir des expositions. Quoi de mieux que, directement dans les ruelles, on soit capable d’offrir à notre population des belles activités. «
À propos des nouveaux partenariats qui viennent d’être développés, la coordonnatrice et co-fondatrice d’Interzone, Josette Villeneuve, pense qu’ils feront rayonner l’art urbain. » L’inclusion de tous ces organismes amène une mixité, une fluidité et une ouverture vers un nouveau public, qui était un des mandats de départ d’Interzone. «
Parmi ces nouvelles collaborations, quatre élèves de l’École secondaire du Rocher ont été recrutés par trois enseignantes. Ils ont été emballés par la proposition et ont sauté à pieds joints dans le projet. » Il n’y avait pas de limite, de ligne directrice, donc une grande latitude et une liberté de création. Ces quatre élèves-là ont une démarche, une personnalité, un coup de pinceau particulier « , explique la professeure d’arts plastiques Cynthia Boissel. » Et comparativement au sport, par exemple, il n’y a pas beaucoup d’occasions de briller en arts. «
La Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières apportera à Interzone sa première collaboration avec un artiste de l’étranger. L’artiste graveur Carlos Barberena, originaire du Nicaragua, qui a remporté le 2e prix de la dernière Biennale, a spécialement créé pour Interzone des estampes qui seront installées sur un mur du site.
Des enfants de 9 à 14 ans qui prennent part au camp de jour du SANA confectionneront des masques à tête d’oiseau, les mettront en scène et en tireront des photographies. Ces images garniront un mur de la ruelle.
De son côté, Tourisme Shawinigan proposera des visites guidées, animées par l’artiste Caroline Potvin, les vendredis du 21 juillet au 18 août de 16h30 à 18h.
Le 18 août, pendant les Escales fantastiques, une artiste en danse contemporaine et en arts visuels, Justine Bellefeuille, offrira une performance inspirée d’un des décors conçus par les artistes d’Interzone.
La parution d’un livre retraçant en images les œuvres des cinq dernières années arrive comme une cerise sur le gâteau. » Le but est de montrer les œuvres de la ruelle. Chaque artiste se voit consacrer quelques pages « , explique le concepteur de l’album, Grégoire Cusson, un des artistes de la cohorte 2020. L’ouvrage sera aussi agrémenté de quelques photos historiques de la ruelle. Financé en partie par le Regroupement des gens d’affaires du centre-ville de Shawinigan, le livre fera l’objet d’une campagne de sociofinancement via La Ruche, qui sera lancée lors du vernissage de l’événement le vendredi 14 juillet au 462 Tamarac dans une formule 5 à 7.