Solidaire à plus de 5500 kilomètres de distance
SOLIDARITÉ. Comme les milliers de ses compatriotes habitant le Québec, Amina Chaiffai suit avec attention les opérations de secours apportées aux victimes du tremblement de terre qui a secoué le sud du Maroc le 8 septembre dernier et qui a entraîné la mort de près de 3000 personnes selon les estimations préliminaires.
« J’ai deux cousines qui habitent Marrakech, mais Dieu merci, elles sont saines et sauves », lance la Marocaine sans doute la plus connue en Mauricie. La grande majorité de sa famille, dont sa mère, réside à Khouribga, une petite ville minière située à moins de 200 kilomètres de l’épicentre du séisme.
« Il y a beaucoup de dégâts matériels là-bas, mais heureusement, pas de victime. Quand c’est arrivé peu après 23h vendredi, tous les habitants ont passé la nuit dehors. Et quand vers 18h le lendemain, ils ont eu l’autorisation de rentrer, peu l’ont fait, car tout le monde était tellement traumatisé. »
Le Maroc n’est pas historiquement reconnu comme un pays à risque en termes de tremblement de terre bien qu’en 1960, un puissant séisme avait fait 12 000 morts à proximité de celui survenu il y a quelques jours.
« Ce tremblement de terre avait complètement enrayé la ville d’Agadir, explique Amina Chaffai. Celle qu’on connait aujourd’hui a été reconstruite à plusieurs dizaines de kilomètres de l’ancienne Agadir qui était devenue un tombeau. C’est pour ça que les aînés qui ont vécu cette tragédie il y a plus de 60 ans sont encore plus traumatisés avec ce qui vient d’arriver. »
La résidente de Saint-Étienne-des-Grès est en contact régulier avec sa mère et les membres de sa famille qui habitent encore tous au Maroc. « Il y a juste moi et mon frère qui sommes ici au Québec. Ma mère a 83 ans et elle est encore très active. Dans les jours qui ont suivi le tremblement de terre, elle négociait avec les commerçants de la région pour faire des paniers de subsistance et trouver des couvertures pour les victimes. Je viens d’une famille qui était très politisée et impliquée », raconte celle qui a agi durant de nombreuses années comme attachée politique de l’ex-députée Julie Boulet et qui commente aujourd’hui l’actualité sur les ondes de Radio-Canada.
Amina Chaffai prévoyait se rendre dans son pays d’origine en novembre prochain mais songe aujourd’hui a devancer son voyage. « Je suis en contact avec des organisations d’ici pour voir comment on pourrait faire quelque chose pour les sinistrés. » Pour leur venir en aide justement, elle invite la population de la Mauricie et du Québec à offrir des dons en argent à des organisations comme la Croix-Rouge plutôt que des fournitures.
« Et surtout, si vous avez prévu visiter le Maroc, ne changez pas vos plans. Ce n’est pas tous le pays qui a été touché. J’ai des amis québécois qui sont là présentement et qui n’ont rien changé à leur itinéraire. Le Maroc vit de l’industrie du tourisme. Il faut continuer à y aller, car c’est un pays qui vaut la peine à découvrir. C’est une histoire de plus de 8000 ans », termine la plus mauricienne des Marocaines.