Père et fille en affaires grâce à la petite Simone
NOTRE-DAME-DU-MONT-CARMEL. Quand sa fille Simone est née, Mélodie-Ève G. Juteau faisait de petites demandes ici et là à son père pour concevoir divers objets. Ce qui a commencé avec une tour d’apprentissage prend de l’ampleur depuis trois ans. Cela a convaincu Mélodie-Ève et son père Richard de fonder leur petite entreprise Enfant des bois.
« Ça a commencé avec la tour d’apprentissage qu’il a construite. Puis, mes amis ont vu ça et ont trouvé ça intéressant. J’ai alors commencé à faire des commandes spéciales à mon père. C’est lui qui a dit qu’il y avait forcément un besoin s’il y avait ces demandes qui s’ajoutaient », raconte Mélodie-Ève G. Juteau.
Ils ont testé le marché en vendant quelques tours d’apprentissage sur Marketplace. Face à la demande, il est apparu clair que ce projet avait le potentiel de devenir une petite entreprise.
Depuis, les tours d’apprentissage, les hochets, les p’tits bazous et les jouets à tirer prennent vie dans le petit atelier de Richard à Notre-Dame-du-Mont-Carmel. Il a également développé une gamme de planches à découper, de planches de service et de spatules de bois pour les adultes.
Les deux font la paire!
C’est Richard qui conçoit les différents produits dans son atelier. Il a toujours été un artiste. Il a longtemps joué de la musique, puis travaillé la poterie. Ce projet avec sa fille lui donne l’opportunité de travailler le bois. « J’essaie de maximiser le bois. C’est une ressource très importante, alors toutes les retailles sont conservées et réutilisées au maximum pour la création d’autres jouets. Comme ce sont des jouets pour les enfants, ils sont 100% naturels et sans teinture », précise Richard Juteau.
« Je suis un gars de passion. J’aime créer, poursuit-il. Dans le cas des planches à découper, je n’en fais jamais deux pareilles, à l’exception d’un seul modèle. J’aime regarder les lignes du bois, essayer de trouver des teintes, des choses comme ça. Je fais beaucoup d’essais-erreurs pour essayer de sortir de nouvelles affaires. »
Pour sa part, Mélodie-Ève s’occupe davantage du site web, du marketing et des communications. Si c’est elle qui amenait beaucoup les idées de nouveaux produits au départ, son père en suggère de plus en plus. « Mon père a le côté artistique, une chose que je n’ai pas du tout! On se complémente bien à ce niveau, souligne Mélodie-Ève. Je ne pense pas que j’aurais osé me lancer en affaires seule. On le fait en équipe! Ça nous fait un beau projet ensemble. Enfant des bois, c’est une affaire de famille. »
Jusqu’à la petite Simone, maintenant âgée de 4 ans, qui agit comme testeuse des jouets.
« On s’aligne sur ce qu’aime Simone. Ça nous permet aussi de faire des ajustements sur certains produits selon sa réaction. Par exemple, à un moment, elle jouait beaucoup avec un jouet à tirer avant de le laisser de côté. On a réalisé que la corde était trop longue, alors le jouet tombait tout le temps. Ça nous a menés à raccourcir la corde et à la rendre ajustable pour que le jouet puisse s’ajuster à la grandeur de l’enfant », explique-t-elle.
En croissance
Enfant des bois en est à sa troisième année d’activités. Père et fille se sont donné cinq ans pour voir si le projet fonctionne bien. « Jusqu’à maintenant, on voit une belle croissance dans nos ventes. Nos produits se déclinent aussi de plus en plus, note Mélodie-Ève. On y va selon le temps qu’on veut octroyer et nos responsabilités. Honnêtement, avec ce qu’on y consacre, la croissance est raisonnable. »
Les points de vente se développent aussi, de sorte que les produits faits à la main d’Enfant des bois se retrouvent à Trois-Rivières, Shawinigan, Batiscan et même à Tadoussac.
« Cette année, on concentre nos efforts dans les salons d’artisans en Mauricie, indique-t-elle. C’est stratégique puisque c’est près de l’atelier de mon père. L’année prochaine, on aimerait exploiter un peu plus le marché du côté de Québec. On aurait également une opportunité à Montréal. On se crée aussi un réseau avec d’autres artisans. Ça nous amène d’autres opportunités. »
Richard Juteau souhaite accentuer la production de planches à découper et de planches de présentation. Pour les enfants, il aimerait développer des jouets plus éducatifs, comme des casse-têtes.