Une expérience enrichissante pour toutes les parties
ÉDUCATION. Depuis le début de l’année scolaire, près de 2000 élèves de classes d’anglais du Centre de services scolaire de l’Énergie (CSSÉ) bénéficient de la présence de cinq jeunes adultes anglophones venus en support aux enseignants titulaires.
Erika Dickinson (Ontario), Kobie Gingras-Fox (Colombie-Britannique), Luciana de Souza (Colombie-Britannique). Hezmine Alvis (Montréal) et Catherine Chu (Alberta) font partie du programme Odyssée qui consiste à jumeler des moniteurs à des enseignants en anglais.
Débutés il y a une douzaine d’années à l’école secondaire Paul-Le Jeune à Saint-Tite, ces jumelages se sont étendus depuis à plusieurs autres établissements. Cette année, ce sont les classes d’anglais des écoles Sainte-Marie (Saint-Boniface), de l’Énergie (école alternative), Immaculée-Conception (centre-ville de Shawinigan), Saint-Jacques, du Rocher et des Chûtes qui en profitent.
Les moniteurs de langue anglaise organisent des jeux et des activités pour aider les élèves à apprendre à parler en anglais et améliorer leur niveau. Ils inspirent des jeunes à apprendre une langue, à améliorer leurs compétences à l’oral et à prendre confiance en leurs capacités à parler anglais. Finalement, ils ouvrent les élèves à la diversité en incluant des capsules sur leur province ou pays d’origine.
Responsable du dossier de l’enseignement de l’anglais au CSSÉ, Isabelle Guy souligne que la présence de ces moniteurs est très appréciée, autant par les professeurs que les élèves. « Comme ce ne sont pas des pédagogues, ils ne peuvent pas prendre plus de 10 élèves à la fois dans une classe. Mais le fait de travailler en petits groupes, ça permet aux élèves plus gênés ou moins confiants de prendre des risques. En plus, les jeunes ne les perçoivent pas comme des professeurs, mais plutôt comme des adultes qui font des jeux. »
La maîtrise de la langue française chez les cinq monitrices du programme Odyssée varie d’une à l’autre, mais toutes ont la facilité à travailler avec des enfants ou des adolescents. « Souvent, ce sont des jeunes adultes qui ont travaillé dans des camps d’été et qui veulent vivre une nouvelle expérience d’immersion dans un autre environnement. Catherine par exemple est au début de la vingtaine et elle a déjà visité 25 pays. »
Le programme Odyssée accorde une allocation de 27 000$ par monitrice pour neuf mois de travail, soit de septembre à mai à raison d’une vingtaine d’heures par semaine. Au Québec cette année, ils sont environ une centaine à œuvrer dans des classes d’anglais.
Apprendre par le plaisir
« C’est une expérience formidable, témoigne Hezmine Alvis. Je grandis en même temps que les étudiants. Ce qu’on apprend avec plaisir, on ne l’oublie jamais et c’est ce que les jeunes vivent ici. Ils apprennent l’anglais avec plaisir. » Même son de cloche du côté de Luciana de Souza. « C’est une autre culture et une autre langue ici. J’adore ça parce que je découvre plein de choses. »
« Souvent pour ces jeunes anglophones, cette expérience représente un tremplin vers la découverte de soi-même. Ils habitent dans une famille ou dans un appartement comme le font Luciana et Hezmine », raconte Isabelle Guy qui héberge elle-même une des monitrices durant l’année scolaire.
À l’école primaire Immaculée-Conception, l’enseignante Carole Baril en est déjà à sa 4e année à faire équipe avec une monitrice. « C’est tellement aidant. Déjà, deux adultes dans la classe, ça va super bien. Les enfants évoluent, c’est incroyable. En y allant par petite équipe, ceux qui sont timides devant le groupe se sentent plus en confiance de parler », conclut celle qui fait équipe cette année avec Erika.