Une population généreuse, des partenaires fidèles

SOLIDARITÉ.  Dans ce qui est sans doute sa dernière opération au local de Partage Centre-Mauricie sur la rue Viger avant son déménagement le printemps prochain sur l’avenue Saint-Marc, le Centre Roland-Bertrand a distribué plus de 1000 paniers d’épicerie dans les jours précédents Noël.

« Nous avions reçu 910 demandes officielles, mais on sait qu’il y a toujours des gens qui viennent sans s’être inscrits et nous nous étions préparés en conséquence », explique la directrice générale adjointe Caroline Chartier.

« Ce qui nous a surpris cette année, c’est qu’environ la moitié des paniers est pour des personnes seules. Ce qu’on pense, c’est qu’un couple d’adultes peut se séparer la facture d’électricité, du logement. Une mère avec des enfants, elle reçoit une allocation. Tandis qu’un personne seule avec un chèque d’aide sociale ou de pension, c’est plus difficile dans le contexte actuel. »

L’ensemble des paniers de Noël bénéficiera à environ 2500 personnes. Leur valeur varie de 135$ à 335$ selon qu’il soit destiné à une personne seule ou une famille avec des enfants. « Les denrées coûtent de plus en plus cher et ça explique que nos paniers soient un peu plus petits cette année. On bonifie avec une carte-cadeau de 25 à 30$ échangeable chez Super C », poursuit-elle.

Éplucher les circulaires

La préparation de cette importante campagne de générosité débute dès l’automne alors que l’équipe du Centre Roland-Bertrand épluche minutieusement les circulaires des grandes chaînes d’épicerie. « Si le pot de beurre de peanuts vient en spécial chez Maxi en octobre, on va en acheter 1000 cette semaine-là. » Un budget d’environ 75 000$ est généralement affecté à l’achat de denrées servant à remplir les paniers de Noël.

« On a des partenaires fidèles qui sont généreux, tient à souligner Caroline Chartier. On va par exemple acheter un gros lot de saucisses chez un boucher et il va nous en donner la moitié. » Cette année, le Centre Roland-Bertrand avait établi un partenariat avec Place Biermans. Les cinéphiles étaient invités à apporter des denrées et recevaient en échange un rabais équivalant à la valeur de la nourriture échangeable au cinéma.

Le traditionnel encan au Trou du Diable a permis d’amasser cette année la somme record de 30 000$ et le barrage routier tenu dans le cadre de la Guignolée des médias au début de décembre s’est soldé par une récolte de près de 24 000$. « Nous sommes toujours surpris de la générosité des gens, surtout quand on sait que la population est déjà beaucoup sollicitée durant cette période. »

Des besoins à l’année

Bien que la distribution des paniers de Noël soit beaucoup médiatisée au mois de décembre, la distribution de denrées alimentaires se déroule à longueur d’année au local de Partage Centre-Mauricie. « Nous, ça représente 260 familles par semaine qui viennent ici. Ils peuvent venir deux fois par mois. En 2023, on estime que c’était environ 40 à 50 nouvelles demandes par mois », explique la directrice générale adjointe.

Pour remplir ses tablettes, le Centre Roland-Bertrand peut compter en partie par Moisson Mauricie, mais l’apport des grands marchés d’alimentation de Shawinigan est indispensable. « Cinq jours par semaine, un employé et un bénévole font le tour des IGA, Métro, Maxi, Wal-Mart et Super C ramasser la nourriture périssable sur le point d’expirer. Ils la congèlent et on va la chercher en fin d’après-midi. »

Un déménagement au printemps 2024

Au local de Partage Centre-Mauricie, une intervenante est toujours sur place pour accueillir et échanger au besoin avec les bénéficiaires. « On cherche à faire plus que de la distribution alimentaire, précise Caroline Chartier. En jasant, notre intervenante va découvrir que la personne a oublié par exemple de faire une démarche au chômage. Il faut comprendre pourquoi c’est rendu si difficile pour lui. Ça fait partie aussi de notre mission d’accompagnement. »

De son local exigu sur la rue Viger, la banque alimentaire déménagera quelque part en mars ou avril dans le nouvel immeuble du Centre Roland-Bertrand sur l’avenue Saint-Marc, dans l’ancienne église Saint-Marc. Elle sera située au rez-de-chaussée et partagera l’espace avec la tablée populaire. « On va avoir aussi un milieu de vie où les gens pourront venir prendre un café et parler. On regarde à déménager graduellement la tablée populaire et la banque alimentaire et non d’un seul coup pour ne pas avoir une rupture de services pendant quelques jours », conclut Caroline Chartier.