Les pompiers se mobilisent pour la lutte contre le cancer du sein
Le directeur du Service sécurité incendie de la MRC Des Chenaux, Benoit Ferland, a créé « Au combat pour elles », une initiative qui prend de l’ampleur et qui amasse d’année en année de plus en plus d’argent pour la Fondation cancer du sein du Québec. Il s’est entouré de plusieurs personnes très impliquées qui travaillent en équipe et qui poursuivent tous le même objectif: soutenir la cause.
En 2020, M. Ferland était président de l’Association des pompiers et pompières de la Ville de Shawinigan lorsqu’il a soumis un logo à un concours.
« On a participé au concours de l’Association internationale des pompiers, le Pink Contest. On a gagné devant une centaine d’autres services incendie du Canada et des États-Unis. Puis on a décidé de faire des chandails pour amasser des fonds pour la fondation. On a ramassé 8 800 $ la première année. »
Le choix de la cause s’est arrêté sur la Fondation cancer du sein du Québec tout naturellement.
« Tout le monde est touché par le cancer du sein. Ma mère l’a eu, on connaît tous quelqu’un qui l’a eu. Nous, les pompiers, on a la chance de pouvoir aider la population aussi comme ça, pas juste sur les interventions, mais à travers ces causes-là. »
Les répercussions positives se sont avérées bien concrètes à la Fondation dès la première année d’Au combat pour elles.
« On est entré en contact avec les personnes en charge de la Fondation et on leur a demandé à quoi l’argent a servi. Pendant la pandémie, il n’y avait plus d’argent qui rentrait mais avec les 8800 $, ils ont été capables de maintenir les services. C’est là qu’on se rend compte qu’une petite idée banale, faire un concours, vendre des chandails, ça fait toute la différence. »
La présidente-directrice générale de la Fondation cancer du sein du Québec, Karine-Iseult Ippersiel, se rappelle du contexte qui prévalait en 2020.
« En début de pandémie, toutes les fondations ont souffert. On a des partenaires très solides qui nous ont soutenu, mais c’est aussi grâce à des initiatives comme celles de Benoit qui nous supportent que tous nos services de soutien étaient accessibles. On n’a jamais arrêté de fonctionner. »
De plus, Au combat pour elles a réussi à sensibiliser une tranche de la population qui ne s’impliquait pas nécessairement pour le cancer du sein.
« L’initiative de Benoit était franchement géniale puis elle a rallié un secteur qu’on ne rejoignait pas: des hommes, pompiers. Ce n’était pas notre clientèle habituelle. Pourtant les hommes sont vraiment là pour épauler les femmes aussi, donc cette initiative-là est superbe. »
Un écusson créé
Pour la deuxième édition d’Au combat pour elles, M. Ferland explique qu’il fallait trouver un nouveau logo et un nouvel article promotionnel pour maintenir l’intérêt et la générosité des collègues pompiers et du grand public.
« Avec Martin Nobert de l’Association des préventionnistes du Québec et Chris Ross de l’Association des pompiers de Montréal, on s’est dit qu’on pourrait créer un petit quelque chose de plus. On voulait faire changement d’un chandail, on a créé l’écusson Au combat pour elles. Montréal l’a soumis au même concours pour 2022, ils ont gagné le premier prix encore. On a décidé de vendre des écussons. »
Le Pink Contest apporte une visibilité indéniable mais aussi beaucoup de fierté, celle d’être reconnu par ses pairs et de faire rayonner la province en amassant de l’argent pour une bonne cause.
« C’est le fun de montrer que le Québec est capable de se démarquer à travers l’Amérique du Nord. On était devant des services comme la Floride, Los Angeles, Boston, etc… Il y en a plus d’une centaine et ce sont de grosses villes. C’est le fun de voir que Shawinigan et Montréal sont capable de rallier des gens à la cause. »
Durant le mois de sensibilisation au cancer du sein, tous les pompiers sont invités à porter l’écusson sur leur uniforme.
« Mon petit rêve c’est que chaque service incendie arbore l’écusson pendant le mois d’octobre au Québec et pourquoi pas au Canada et aux États-Unis. »
Pour la deuxième levée de fonds d’Au combat pour elles, toujours en cours, l’objectif a considérablement augmenté: il a été fixé à 30 000 $. S’il est sur le point d’être atteint, c’est grâce à un mouvement de solidarité qui s’observe partout au Québec.
« Tout le monde met la main à la pâte. Plusieurs services de sécurité incendie ont fait des Journées Portes ouvertes: Laval, Pincourt, Saint-Hyacinthe, etc… Ils ont réussi à amasser des fonds, ç’a contribué. »
Parmi les façons de solliciter des dons, certains installent un kiosque dans un centre commercial. Les pompiers de Saint-Télesphore ont recueilli plus de 3 000 $ en tenant un lave-auto.
Un pompier et une pompière de la Ville de Percé ont même hissé un drapeau d’Au combat pour elles sur le mont Everest lorsqu’ils ont participé au camp de base.
Une foule d’articles aux couleurs de la cause ont été vendus aux quatre coins de la province: Granby, Saint-Eustache, Saint-Félix-de-Valois.
« Il y en a plein qui l’ont fait: Drummondville, la Beauce, Lac-Etchemin, Montréal, Laval. Le but c’est vraiment qu’à chaque année, un en emmène un autre, puis tout le monde va joindre la cause. »
Soutenir la recherche
L’argent versé à la Fondation finance des services de soutien aux patientes et à leurs familles et aussi la recherche. Mme Ippersiel donne un exemple d’un projet qui reçoit l’appui financier de la Fondation.
« Au Québec on a la chance d’avoir des chercheurs qui sont des sommités mondiales en cancer du sein. Au CHU de Québec on a le docteur Jacques Simard. Ça fait dix ans qu’on soutient son projet de recherche qui va tirer une conclusion d’ici un an ou deux pour changer la façon dont on fait les dépistages. Au lieu de dépister avec un seul facteur, l’âge, sa recherche prend tous les facteurs de risque en compte, l’historique familial, la génétique, la forme, si la personne fume ou pas. Il est capable de donner un niveau de risque. Dès qu’une femme voit son gynécologue ou son médecin de famille la première fois à 18 ou 19 ans, on serait capable de lui donner son facteur de risque et de la suivre avec un dépistage personnalisé. Si elle a un facteur de risque élevé, il ne faudrait pas attendre qu’elle ait 50 ans pour la dépister parce qu’elle va peut-être développer un cancer à 30 ans. Comme on a de la médecine de précision de nos jours, on aimerait que le dépistage personnalisé soit mis en place. La recherche du docteur Simard qu’on finance est une des plus prometteuses. »
Au combat pour elles 2024
Pour la prochaine édition, Benoit Ferland et son équipe ne manquent pas d’idées afin de se démarquer. Ils pourraient nous surprendre avec le prochain objet promotionnel qui sera au cœur de la future campagne de levée de fonds.
« Le but c’est qu’on fasse changement: un chandail une année, l’écusson cette année. On a d’autres idées pour faire quelque chose d’unique et de spécial chaque année. »
La somme de 28 511 $ a déjà été recueillie jusqu’à maintenant sur un objectif de 30 000 $ qu’il n’est pas interdit de dépasser!
Il est possible de faire un don jusqu’au 31 décembre sur la page Au combat pour elles du site Ruban Rose.