Les robots, les meilleurs amis des vaches
-SAINT-BARNABÉ. Pour répondre aux enjeux de pénurie de -main-d’œuvre et aux objectifs de rentabilité, l’automatisation des opérations en agriculture devient une option de plus en plus privilégiée par les producteurs même si le virage requiert des investissements importants.
À la -Ferme -Gémini, à -Saint-Barnabé, la construction d’un nouveau bâtiment en 2019 pour loger les vaches laitières a été l’occasion d’embarquer dans le train de l’automatisation. « -Quand on a déménagé le troupeau ici en février 2020, l’objectif était qu’une seule personne puisse gérer sans aide les 160 vaches au complet », explique -William -Gélinas, copropriétaire de la ferme avec son frère Émile et leur père, -Michel.
La construction du bâtiment et l’achat des équipements a nécessité un investissement de près de 3 millions $. « -Au début, il y a quatre ans, on produisait 165 kg de matières grasses (lait) par jour. On est maintenant à 214 kg et, notre objectif à long terme, c’est d’en produire 350 kg », révèle le jeune producteur agricole, membre de la 7e génération de -Gélinas à cultiver la terre sur le rang -Saint-Joseph.
Dans l’étable, tout est pensé en fonction du confort des vaches. En stabulation libre, c’-est-à-dire qu’elles peuvent se déplacer sans entrave, le troupeau peut passer parfois une journée au complet sans voir d’humain, développant sa propre routine à l’abri des regards.
La pièce maîtresse du bâtiment est la station de quatre robots de traite auxquelles les vaches vont se rendre quotidiennement pour libérer leurs glandes mammaires gorgées de lait. « 95 % des vaches y vont toutes seules, au moment où elles veulent. Ils fonctionnent 24 heures sur 24. Il y a de la moulée distribuée en même temps, car il faut toujours que le robot reste une expérience positive pour la vache. Il ne faut pas que ça soit vu comme un châtiment », rappelle -William -Gélinas.
Grâce à une puce électronique installée sur un collier, le robot enregistre les données de traite pour chacune des vaches : quantité de lait, température du lait, taux de matière grasse, taux de protéines, etc. « -On est capable de contrôler tous les rendements. Si on constate qu’une vache produit moins de lait, c’est -peut-être qu’elle a un problème de santé. Ça nous permet d’intervenir parfois avant que ça dégénère. »
Recyclage du fumier
L’étable est également équipée d’un robot -pousse-fourrage qui va nourrir automatiquement le troupeau toutes les deux heures. Les allées séparant les logettes (la section où se reposent les vaches) sont nettoyées par un racloir jusqu’à 10 fois par jour. Le fumier récupéré est ensuite recyclé par un procédé de déshydratation.
« -On enlève l’eau le plus possible du fumier et on conserve la fibre mal digérée. On laisse ça composter et ça donne une litière qui est ensuite redistribuée par un robot dans les logettes », détaille -William -Gélinas.
Le bâtiment est également muni d’un système de ventilation automatisé qui s’ajuste aux variations de la température extérieure. Les entrées d’air ou l’activation des ventilateurs sont automatiquement déclenchées selon des barèmes déjà inscrits dans le panneau de contrôle. « Ça donne une étable avec un air plus sain, moins humide et moins d’ammoniac. »
Toutes ces opérations automatisées, sans présence humaine, procurent un calme aux vaches et indirectement, un bénéfice sur la production de lait, estime -William -Gélinas. « -Elles se couchent, boivent et vont au robot quand elles veulent. En les dérangeant le moins possible, les vaches se sentent chez elles et sont en confiance. Les animaux, ce sont des êtres vivants comme nous. Chaque fois qu’on va améliorer son confort, la vache va être plus productive », -conclut-il.
La -Ferme -Gémini en bref
Implantée sur le rang -Saint-Joseph à -Saint-Barnabé depuis près de 150 ans et sept générations, la -Ferme -Gémini tire la majorité de ses revenus de son troupeau laitier, mais l’entreprise produit également 5000 kg de poulets de chair répartis sur deux poulaillers. La famille -Gélinas élève également près de 70 veaux destinés à être transformés en viande de veau de grain. Enfin, -Ferme -Gémini cultive du soya, du blé et du maïs sur des champs totalisant 1200 acres et tous situés à -Saint-Barnabé dans un rayon de 4 km de la ferme familiale.