Une carte de l’emplacement des éoliennes en mai
SAINT-TITE TES Canada prévoit dévoiler au début du mois de mai une carte préliminaire des emplacements susceptibles de recevoir des éoliennes dans les onze municipalités des MRC de Mékinac et des Chenaux.
Après avoir tenu trois séances d’information en novembre dernier à Shawinigan, Saint-Adelphe et Saint-Narcisse, le promoteur était à Saint-Tite ce lundi 11 mars avec de nouvelles données pour les citoyens désirant s’informer sur le projet.
Cette fois-ci, TES Canada avait ajouté des informations sur un calendrier sommaire entourant les prochaines étapes du projet; sur l’industrie des camions de transport à qui elle veut vendre 30% de son hydrogène vert; et sur les éoliennes qui constituent la principale source d’inquiétude des citoyens. Le promoteur remettait de plus aux citoyens un feuillet d’informations de type questions-réponses à propos des « mythes et réalités sur le projet ».
Depuis son annonce il y a quatre mois à Shawinigan, le projet a mobilisé des groupes de citoyens dans plusieurs des municipalités ciblées. Une réaction qui n’a pas pris par surprise Éric Gauthier, directeur général de TES Canada.
« C’est tout à fait normal. On était préparé à ça. C’est un projet de 4 milliards$ d’investissement. C’est 1000 jobs durant la construction et 200 jobs après ça pour les opérations. C’est 800 000 tonnes de CO2 qu’on soustrait dans l’environnement par année. C’est un projet d’envergure qui ne se fait pas en claquant des doigts. On ne pourra pas convaincre tout le monde, mais au moins, on essaie d’informer le plus de gens possible sur les faits de ce projet-là. »
Sans vouloir dévoiler le nombre de contrats signés jusqu’à maintenant, le dirigeant souligne que les discussions les propriétaires des terrains ciblés par TES Canada avancent bien et qu’une carte préliminaire devait être dévoilée au mois de mai.
Discussions avec l’UPA
Quant à la position de l’UPA de la Mauricie qui s’est officiellement positionnée contre le projet en raison des pertes nettes de terres agricoles qu’il engendrait, Éric Gauthier tient à apporter des précisions.
« Il faut comprendre que ce sont deux conversations différentes. D’une part, avec les propriétaires sur le terrain, les discussions sont très cordiales. Ces gens-là comprennent les avantages de ce projet-là qui permettra de diversifier leurs revenus. D’autre part, on a des discussions très constructives avec l’UPA. On travaille avec l’UPA au quotidien et ils nous ont fait des recommandations qu’on a intégrées dans le contrat d’octroi d’options qu’on propose aux propriétaires. Ils nous font des suggestions et on les prend en compte. Ce n’est pas une négociation par contre, c’est une discussion », tient-il à préciser.
À propos des camions de transport à hydrogène à qui TES Canada veut vendre 30% de sa production, une piste qui suscite le scepticisme de certains experts en raison du caractère très embryonnaire de cette industrie, Éric Gauthier maintient que la cible est réaliste.
« On travaille avec trois des plus grands joueurs de transport en Amérique du Nord qui ont toutes leurs opérations au Québec. Ils vont recevoir dans la prochaine année, prochaine année et demi ces véhicules équipés d’une pile à combustible à hydrogène. C’est une technologie qui est déjà en place en Alberta et en Colombie-Britannique et en Californie aux États-Unis. Il faut évidemment une volonté de décarboner pour pouvoir aller vers cette technologie, mais elle est là », maintient le directeur général de TES Canada.
Deux rencontres d’informations
Les prochaines rencontres publiques d’information sur le projet auront lieu les 25 mars à Sainte-Thècle et 26 mars à Saint-Narcisse. Cette fois-ci, les citoyens pourront poser leurs questions au micro avec un panel réunissant le dirigeant et des experts à la tribune. « Ça sera plus du type conversation, assure Éric Gauthier. Il va y avoir des gens de notre équipe, mais aussi des experts indépendants dans certains domaines comme l’environnement, l’hydrogène, les éoliennes, etc. »
À propos des prochaines étapes d’ici la fin de 2024, outre le dévoilement de la carte préliminaire des emplacements des éoliennes, TES Canada prévoit ouvrir un local d’information dans la région et débuter les travaux reliés à son étude d’impact qui comprendra notamment une consultation des parties prenantes. Cette étude devrait être déposée au gouvernement d’ici la fin de la présente année.
« C’est une discussion en continu qu’on aura avec la population. On en a encore pour deux ans de séances d’informations où on va informer les gens sur l’avancement du projet », conclut Éric Gauthier qui prévoit toujours le début de la production des premières molécules d’hydrogène vert pour 2028,.