Genyk à la conquête des États-Unis

AFFAIRES.  Fondée en 2012 dans un petit local de 2000 pieds carrés avec comme seul et unique client le manufacturier de matelas Zedbed, Genyk est aujourd’hui l’un des plus importants fabricants de mousse de polyuréthane dans le marché de l’isolation au Canada, avec comme ambition maintenant d’imposer sa marque aux États-Unis.

Basée la 3e avenue du secteur Grand-Mère, l’entreprise occupe aujourd’hui une surface de plus de 56 000 pieds carrés, avec une équipe d’une soixantaine d’employés. « Quand j’ai créé Genyk, mon but premier était de devenir un leader au Canada et après ça, aller attaquer le marché américain », lance le fondateur Yves Rondeau.

Sa vision n’était pas présomptueuse puisque depuis mars 2023, la PME shawiniganaise a mis les pieds au sud de la frontière et ce n’est qu’un début selon Maxime Gauthier, gendre d’Yves Rondeau et président-directeur général de l’entreprise. « Je reviens d’un show à Las Vegas où il y avait plus de 2200 entrepreneurs en isolation et c’est le fun de constater que notre nom est de plus en plus connu. »

Au Canada, le marché de la mousse polyuréthane isolante est réparti entre quatre joueurs, dont le géant allemand BASF. En un peu plus de dix ans à peine, Genyk a réussi à imposer son produit vert pâle partout au pays.

« Tandis que nos concurrents se concentrent avec des représentants à Toronto ou Montréal, on a de notre côté des représentants dans presque chaque province. Nous avons aussi des techniciens qui se déplacent sur les chantiers pour aider nos représentants. C’est ce qui nous démarque : la qualité du service et le soutien aux applicateurs », souligne Yves Rondeau en parlant des entrepreneurs en isolation. Bien que Zedbed soit encore sur leur liste, Genyk compte maintenant plus de 450 clients à travers le Canada.

COVID-19 : ça passe ou ça casse

De l’aveu du fondateur, l’entreprise a toujours suivi une courbe ascendante, mais la pandémie de la COVID-19 en 2020 a marqué un point tournant. Comme dans plusieurs autres secteurs, celui de la mousse de polyuréthane a été marqué par des pénuries de matières premières et de bris dans la chaîne d’approvisionnement.

« Humblement, je dirais qu’on a mieux fait que la compétition, confie Yves Rondeau. Tout le monde cherchait des matières premières pour continuer à opérer dans les premiers mois. De nôtre côté, on a risqué gros en payant directement lors de la commande même si on savait qu’on allait la recevoir que trois ou quatre mois plus tard… et même sans être sûr qu’on allait la recevoir. Ça a solidifié nos relations avec nos clients qui eux, ont pu gagner des parts de marché parce que leurs concurrents étaient en pénurie. Et de notre côté, on a aussi signé plusieurs clients qui sont venus vers nous parce qu’on pouvait les approvisionner. »

Avec ces afflux de nouveaux clients, la PME shawiniganaise se devait d’augmenter sa capacité de production et agrandir ses espaces de travail. Des investissements de près de 5 millions$ ont alors été réalisés pour acquérir un bâtiment de 20 000 pieds carrés adjacent au sien – occupé jusque-là par Zedbed – et acquérir de nouveaux équipements.

« Comparée à 2020, notre production a quadruplé, mais notre capacité maximale est d’environ six fois plus. Nous avons donc de l’espace au fur et à mesure qu’on développera le marché aux États-Unis », indique Maxime Gauthier qui estime que près de 80% des opérations à l’usine sont maintenant automatisées.

La croissance de Genyk passera donc par le développement du marché américain poursuit le jeune dirigeant et elle se fera à partir de Shawinigan. « Contrairement au Canada où on vend directement aux applicateurs, aux États-Unis, on fait affaire avec les distributeurs qui eux vendent aux entrepreneurs en isolation. Et c’est important pour nous qu’ils vendent la marque Genyk parce qu’on reste toujours avec l’idée de départ d’Yves quand il a fondé la compagnie. Il a dit   »On va être les meilleurs » et on reste toujours avec cette idée-là. On veut livrer les meilleurs produits et offrir les meilleurs services. On est là pour le long run« , conclut Maxime Gautier.