La médaille d’or de Cirtech
CONSTRUCTION. Claude Bellerive sera un observateur attentif lorsque débuteront cet été les travaux de démantèlement du toit rétractable du Stade olympique à Montréal. Le président fondateur de Cirtech voudra surtout s’assurer que les travaux réalisés il y a 20 ans par ses employés sur la partie fixe du toit ne soient pas altérés.
Jamais prophète en son pays comme dit l’adage, il est peu connu que l’entreprise de Charette avait été retenue par la Régie des installations olympiques (RIO) du Québec pour installer la membrane thermoplastique (PVC) verte de 275 000 pieds carrés qui recouvre la partie fixe du toit (et non la toile blanche rétractable qui sera définitivement retirée au cours des prochains mois).
« On fait partie des pionniers parmi les couvreurs au Québec dans l’installation de membrane en PVC », mentionne fièrement Claude Bellerive rencontré dans son bureau à Charette. Pour recouvrir les 38 sections du toit du stade, une quarantaine d’employés de Cirtech avait été mobilisée pendant deux ans, en 2003 et 2004, des mois d’avril à novembre.
« On peut installer ça pendant l’hiver, mais dans le cas du Stade olympique, ça devait être fait à la perfection parce que c’est un symbole et que la toiture est visible à partir du sol. C’était donc préférable de travailler dans les meilleures conditions », poursuit l’homme d’affaires dont l’entreprise célébrera ses 50 ans en 2025.
Que ce soit à cause des parties de baseball des Expos ou la présentation d’expositions ou de concerts, les ouvriers ne pouvaient s’affairer à la tâche que lorsque l’enceinte était vide. À 130 pieds de hauteur et une toiture recourbée, le travail comportait son lot de défis. L’ancienne membrane devait être tout d’abord retirée, les débris ramenés au sol puis s’assurer que la surface découverte était suffisamment en bon état avant de remettre la nouvelle membrane de plus de 3 mm d’épaisseur.
« On est dans notre petit coin bien tranquille à Charette, mais au Québec, on a une très bonne renommée. Nos gars viennent majoritairement des environs comme Saint-Boniface, Saint-Barnabé, Charette, Saint-Élie. Nous sommes surtout à Montréal, Québec, Sherbrooke, mais très peu en Mauricie. Des projets compliqués comme celui du stade, on est bon là-dedans parce qu’on est habitué », souligne celui qui est toujours actif dans l’entreprise, mais qui passe graduellement la main à sa fille Mélanie Bellerive et son conjoint, Patrick Périgny.
De l’Oratoire à la cathédrale
Cirtech est en effet une habituée des chantiers hors norme puisque c’est aussi elle qui a recouvert la toiture de l’Oratoire Saint-Joseph, à Montréal, et en 2023, l’Association canadienne des entrepreneurs en couverture (ACEC) lui a décerné le prix Couvertures Canada pour son travail sur la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Nicolet. « Présentement, nous avons une soixantaine d’employés qui travaillent sur les chantiers des usines de GM et de Nemaska Lithium dans le Parc industriel à Bécancour », poursuit le Charettois.
Rappelons que le gouvernement du Québec investira près de 900 millions$ pour construire un toit permanent au Stade olympique. C’est le consortium formé par Pomerleau et Canam qui a hérité du contrat qui comprend notamment le retrait de la toile rétractable et le remplacement de l’anneau technique. Cet anneau, qui forme la ceinture du toit en quelque sorte, débute là où la membrane thermoplastique se termine en haut du toit fixe.
« C’est sûr qu’on devra être présent à certaines étapes, car il y a une garantie valide de 25 ans sur ce contrat-là », précise Claude Bellerive. Cirtech entend également être à l’affût durant les travaux qui s’échelonneront jusqu’en 2028, car qui dit toit fixe, dit couverture…