La présence des tiques en forte progression en Mauricie

MAURICIE. La présence de tiques et du risque de contracter la maladie de ­Lyme a fortement progressé dans la région. Si les tiques se trouvaient surtout dans la ­MRC de ­Drummond et à ­Odanak il y a trois ans, elles sont maintenant bien installées au ­Centre-du-Québec et sur toute la bande riveraine du fleuve en ­Mauricie.

Cela fait en sorte que plusieurs municipalités de la région sont maintenant considérées comme endémiques, soit des endroits où le risque de contracter la maladie de ­Lyme est accru. Pour l’instant, la ville de ­Shawinigan et les environs ne figurent pas dans les municipalités de la zone endémique. Toutefois, la vigilance reste de mise, car même en dehors de la zone endémique, la présence de tique I. scapularis et de cas humains de maladie de ­Lyme demeure possible en raison de la présence possible de tiques infectées transportées par les oiseaux migrateurs.

«  ­Il faut considérer que le risque est présent sur l’ensemble du territoire québécois. La tique infectée par une bactérie a un cycle de vie de trois stades. La tique s’attache à différents animaux, comme la souris à patte blanche, le cerf de ­Virginie et les oiseaux. Le risque est présent partout, mais si une municipalité est identifiée comme endémique, c’est que les tiques y sont bien établies, explique ­Dre ­Caroline ­Marcoux-Huard, ­médecin-conseil à la ­Direction régionale de la santé publique pour la ­Mauricie et le ­Centre-du-Québec. Il est important d’avoir les bons réflexes de protection.  »

Il est possible d’appliquer certains conseils de prévention pour éviter les piqûres de tiques.

Durant les activités extérieures, il est recommandé de porter des vêtements longs et de couleur pâle, ce qui permet de mieux repérer la présence d’une tique sur les vêtements, ainsi que d’appliquer un chasse moustique contenant du ­DEET ou de l’icaridine.

Des précautions à prendre

La ­Direction de la santé publique recommande aux gens de marcher dans le centre des pistes ou des sentiers dégagés et d’éviter de marcher dans les hautes herbes ou les feuilles mortes, puisque la tique ne saute pas : elle s’accroche.

«  ­Les tiques aiment être dans les feuilles mortes. Ça leur permet de survivre à l’hiver. Avec nos hivers qui ont tendance à être moins froids, les conditions sont meilleures pour leur survie. On ne dit pas d’empêcher les enfants de jouer dans les feuilles mortes à l’automne, mais ça vaut la peine de les examiner après l’activité pour détecter la présence de tiques sur le corps. C’est recommandé de le faire après une activité à l’extérieur en général  », note ­Dre ­Marcoux-Huard.

Les tiques aiment particulièrement les endroits chauds et humides comme le cuir chevelu, l’arrière des oreilles, l’aine et l’arrière des genoux.

Après une activité à l’extérieur, il faut vérifier l’équipement de plein air pour éviter l’introduction accidentelle de tiques dans la maison et idéalement mettre les vêtements dans une sécheuse à haute chaleur pendant 10 minutes.

«  ­Du côté des professionnels de la santé, qui ont été avisés de la progression des tiques, la maladie de ­Lyme pourrait maintenant faire partie du diagnostic différentiel à considérer. On fait aussi de la sensibilisation auprès de la population et de nos partenaires, tels que les camps de jour, les garderies, les municipalités et les gens qui travaillent à l’extérieur  », ­ajoute-t-elle.

Dans son stade précoce, la maladie de ­Lyme entraîne une éruption cutanée rouge, qui prend de l’expansion. Cela peut perdurer pendant plusieurs jours et être accompagné de malaise, de fatigue ou de fièvre.

«  ­Quand la personne est prise en charge, les antibiotiques s’avèrent efficaces. Mais quand ce n’est pas le cas, la maladie peut évoluer vers un stade disséminer. Ça peut alors causer des douleurs aux articulations. La douleur peut aussi passer d’une articulation à une autre. Dans certains cas, ça peut atteindre le système nerveux et cardiaque  », indique ­Dre ­Marcoux-Huard.

Il y a eu une augmentation fulgurante des cas de maladie de ­Lyme dans les dernières années au ­Québec, particulièrement en ­Estrie et en ­Montérégie. En ­Mauricie et au ­Centre-du-Québec, un peu moins de 20 cas ont été déclarés l’an dernier.

En cas de piqûre

Si vous vous faites piquer par une tique, il faut la retirer dès que possible en utilisant un ­tire-tique ou une pince fine, comme une pince à sourcils. Saisissez la tique à l’aide d’une pince en étant le plus près possible de la peau. Il est important de ne pas presser l’abdomen de la tique, car cela augmente le risque de transmission de la bactérie responsable de la maladie de ­Lyme.

Tirez la tique doucement, mais fermement et de façon continue, sans la tourner ou l’écraser pour permettre de retirer toute la tique sans la briser. Si la tête de la tique reste implantée dans la peau, vous pourrez ensuite la retirer délicatement avec la pince.

Après avoir enlevé la tique, nettoyez votre peau avec de l’eau et du savon et ­lavez-vous les mains.

Les pharmacies se trouvant dans la zone endémique disposent d’un traitement préventif (prophylaxie postexposition) qui peut être offert aux personnes qui ont été piquées dans les secteurs ciblés.

«  ­Il faut consulter son pharmacien. Une personne peut être éligible au traitement si la tique a été accrochée au corps pendant 24 heures ou plus, qu’elle a été retirée depuis moins de 72 heures et si la personne n’a pas de ­contre-indications à recevoir l’antibiotique. Les pharmaciens peuvent administrer le traitement sans prescription  », conclut ­Dre ­Marcoux-Huard.

Pour plus d’informations : ciusssmcq.ca/ete.

Municipalités de la ­Mauricie dans la zone endémique

• ­→Batiscan

• →­Champlain

• ­→Louiseville

• →­Maskinongé

• ­→Notre-Dame-­du-Mont-Carmel

• ­→Sainte-Anne-­de-la-Pérade

• ­→Sainte-Geneviève-­de-Batiscan

• →­Saint-Étienne-­des-Grès

• ­→Saint-Justin

• ­→Saint-Luc-­de-Vincennes

• ­→Saint-Maurice

• ­→Saint-Narcisse

• ­→Saint-Prosper-­de-Champlain

• ­→Saint-Stanislas

• ­→Trois-Rivières

• ­→Yamachiche