Paracuda, une équipe en or

SPORT. Depuis trois ans déjà, ­Wendie ­Gervais a mis sur pied une équipe de ­bateau-dragon adapté qu’elle a nommé ­Paracuda. Cette formation, qui compte à son bord des gens avec certaines limitations physiques, dont six personnes sourdes, vient de décrocher une médaille d’or aux ­Jeux ­Can-Am de ­Welland, tenus en ­Ontario.

«  J’ai commencé à ramer en 2017. Puis en 2022, je me suis mise en action et j’ai commencé mes démarches afin de trouver une interprète qui ne craint pas l’eau et qui accepterait d’embarquer dans le bateau avec nous. J’ai dû faire des démarches pour le financement, également. Bref, j’ai travaillé extrêmement fort  », confie la ­Shawiniganaise.

«  ­En 2023, ç’a été la première saison du ­bateau-dragon adapté avec un interprète ­Langue des signes québécoise (LSQ). Puis cette année, je voulais que d’autres personnes sourdes puissent en profiter et vivre l’accessibilité dans le sport de bateau dragon, donc j’ai décidé de créer l’équipe ­Paracuda. L’équipe compte maintenant six personnes sourdes et d’autres personnes en situation de handicap.  »

Plusieurs ­para-athlètes ont rejoint l’équipe, dont l’Olympien ­Yves ­Bourque. «  ­Il y a plusieurs athlètes de haut niveau dans l’équipe, dont ­Jérôme ­Blanchette, qui pratique le tennis de table et qui s’en va aux ­Championnats panaméricains cet automne, au ­Brésil, et l’année prochaine, au ­Japon  », ajoute ­Mme ­Gervais.

«  ­On a aussi ­Yves ­Bourque, un olympien de ski, et ­Phillipe ­Marchand, qui est un athlète de haut niveau sur la scène nationale. Ensuite, il y a ­Kathleen ­Pinard, qui a eu un ­AVC qui fait en sorte que son bras est paralysé, donc attaché à la rame, puis c’est l’autre bras qui force. Dans ce ­bateau-dragon, ce sont de belles histoires et il est ouvert à tous les différents handicaps, même aux personnes aux prises avec un ­TDAH. On a l’équipe la plus le fun, c’est certain !  »

À son bord, l’équipe est dirigée par le barreur ­Simon ­Lamy. Il est accompagné d’une entraîneuse, ­Alexandra ­Lacombe, et de l’interprète, ­Céline ­Viens. La demande étant très élevée, la canotière n’écarte pas la possibilité de monter un deuxième équipage dès l’an prochain.

«  Ç’a été très rapide puisque les gens étaient très intéressés. Au début, ce fut mon entourage et rapidement, un ami d’un ami, puis des contacts. L’équipe s’est remplie en un temps record.  »

«  ­On a encore de la demande et on pense même agrandir l’équipe, c’est à dire 20 personnes au lieu d’une équipe de 10 personnes. D’ailleurs, on prévoit être sept ou huit personnes sourdes dans l’équipe l’année prochaine. Ce sont tous des gens très motivés et qui ne laissent pas leur handicap faire barrière. Quand on veut, on peut ! ­Tout part du mental  », ­conclut-elle.

À la suite de sa performance en ­Ontario, ­Paracuda aura pour objectif le prochain championnat du monde qui aura lieu à ­Taïwan, en 2026.