Des élèves du primaire au cégep le samedi matin
ÉDUCATION. Depuis maintenant 10 ans, l’École des -Grands propose des activités de mentorat auprès des jeunes du primaire à travers le -Québec. Le programme fait aussi une différence auprès des élèves du primaires et étudiants collégiaux de la -Mauricie dans l’objectif de diminuer le taux de décrochage scolaire au secondaire.
Le taux de décrochage scolaire se situe entre 17,7 % et 22,5 % dans les -Centres de services scolaires de la -Mauricie, d’après le ministère de l’Éducation. « À -Trois-Rivières, c’est un garçon sur cinq qui décroche au secondaire, alors qu’à -Shawinigan, on parle d’un garçon sur trois », note -Alisha -Wissanji, professeure, chercheuse et fondatrice de l’École des -Grands.
En parallèle, près de 72 % des élèves du collégial ne terminent pas leur parcours scolaire dans les temps prescrits. L’École des -Grands prend le pari d’arriver à faire diminuer le taux de décrochage et à motiver les étudiants à augmenter le taux de diplomation au collégial.
« -Pour prévenir le décrochage scolaire au secondaire, on travaille en amont auprès des écoles primaires. On va donner l’opportunité à des élèves du primaire à risque de décrochage et issus d’écoles défavorisées de venir au cégep de leur ville le samedi matin. Le fait pour eux de venir dans un cégep et qu’ils soient accompagnés contribue à enlever une barrière physique et psychologique face aux études. Ça leur permet de se projeter dans cette grande école », explique -Mme -Wissanji.
Le programme de mentorat de l’École des -Grands est offert depuis l’automne 2023 au -Cégep de -Shawinigan. Le samedi matin, des étudiants du -Cégep accompagnent des élèves du primaire de l’école -Saint-Jacques dans leurs devoirs et la révision des éléments de base de français et de mathématiques.
D’autres activités d’initiation aux sciences, à l’informatique, à la lecture et au théâtre ainsi que sportives sont aussi au programme durant la session. Le transport scolaire et le déjeuner sont offerts aux participants.
« -Les enseignants des écoles primaires qui participent au programme identifient les élèves qui pourraient atteindre leur plein potentiel avec un apport de plus, explique -Mme -Wissanji. Ils sont ensuite regroupés par groupe de maximum 10 élèves. -Ceux-ci sont ensuite jumelés à trois ou quatre mentors pour toute une session. Il y a une belle relation qui se crée entre les mentors et les enfants. »
En 10 ans, plus de 2000 élèves ont bénéficié du programme à travers le -Québec.
« -On voit que ça aide les élèves du primaire. Leurs notes au bulletin s’améliorent durant le programme comparativement au reste de la classe et atteignent des moyennes similaires, indique la fondatrice de l’École des -Grands. Les collégiens bénéficient aussi de retombées sur leur réussite éducative. On a vu certains revenir de session en session et pas nécessairement pour avoir une mention d’implication à leur bulletin. On voit que ça les aide à leur réussite scolaire. Ça leur apporte beaucoup de validation personnelle, un engagement envers leurs études et de l’autonomie. Je pense que ça les nourrit et que ça les anime. »
Owen -St-Arnaud, étudiant en -Travail social au -Cégep de -Trois-Rivières, avoue avoir été surpris, dans le bon sens du terme, par son expérience comme mentor au programme de l’École des -Grands. « -Je ne m’attendais pas à ça. Ça a été tellement formateur ! J’ai vraiment aimé travailler auprès de ces jeunes. C’était le fun, ils étaient souriants. Ça a apporté de la joie dans mon cœur », -affirme-t-il.
« -Ce sont beaucoup de jeunes qui vivent dans des situations plus précaires. Parfois, les enfants nous racontaient des situations difficiles qu’ils vivaient, mais ils gardaient le sourire et leur belle énergie. Ils sont vraiment heureux quand ils arrivent le samedi matin. Les jeunes arrivaient en courant au cégep. Certains ne voulaient pas repartir à la fin, -raconte-t-il. Ce que j’ai retiré de cette expérience, c’est le sentiment qu’il faut prendre soin des enfants. L’éducation, c’est important, et on n’a pas tous la chance d’avoir un parcours facile ou des parents qui sont dans une bonne situation financière. J’ai vraiment eu un coup de cœur pour le programme. J’aimerais voir plus d’élèves s’impliquer parce que c’est vraiment enrichissant de pouvoir donner de son temps et aider des jeunes. »
L’École des -Grands s’étire sur toute l’année scolaire pour les élèves du primaire, tandis que l’implication des mentors se déroule sur une session. À la fin de l’année, les mentors comme les jeunes du primaire sont invités à participer à une cérémonie de graduation.
« C’est un moment qui fait toujours chaud au cœur, confie -Alisha -Wissanji. À la dernière cérémonie, on a fait une haie d’honneur pour les enfants et les collégiens. Les enfants se faisaient applaudir. Des parents pleuraient parce que ça change leur expérience par rapport à l’école aussi. Ils ne se retrouvent pas dans le bureau du directeur ou de l’enseignant pour une situation. On vient honorer leur enfant qui est étiqueté comme un enfant à problème. Ça peut changer la relation du parent par rapport au système d’éducation. »
Les étudiants du -Cégep de -Shawinigan intéressés à devenir mentors au programme l’École des -Grands peuvent s’informer auprès du -Cégep.