Les souvenirs de Paul-Émile Bourassa

SHAWINIGAN.  Âgé de 95 ans, on voit toujours les étoiles dans les yeux à Paul-Émile Bourassa lorsqu’il raconte ses souvenirs liés à l’Union musicale Shawinigan (UMS).

D’ailleurs, il a écrit l’histoire de l’UMS voilà déjà 10 ans dans deux tomes.

« J’ai passé ma vie dans la musique, indique l’homme originaire de La Tuque. C’était en 1942, j’avais 12 ans quand j’ai cogné à la porte de la fanfare. Je ne connaissais aucun instrument, et on m’a mis une clarinette dans les mains! »

Après son parcours dans sa ville natale, M. Bourassa est arrivé à Shawinigan à 22 ans et il s’est joint à l’Union musicale. « Le plus important, c’était ma famille, mais ma deuxième famille c’était la musique et mes collègues de l’UMS. J’ai pu rencontrer plein de gens intéressants dans cette famille. »

L’écriture des deux tomes de l’histoire de l’UMS lui aura pris 5 ans. « Je me levais à 4h le matin et j’écrivais jusqu’au déjeuner. Quand c’était le temps du déjeuner, mon épouse faisait clignoter les lumières pour que je vienne manger. C’était important pour moi de faire ça sinon on ne retrouverait pas d’archives sur l’UMS. »

Parmi ses souvenirs les plus présents, M. Bourassa nomme les directeurs musicaux Philippe Filion (dont la salle du Centre des arts porte son nom) et Maurice Coutu.

« Philippe Filion est remarquable parce qu’il a été là longtemps. C’était le chef musical, et quand il était sur sa tribune, tu ne devais pas lui parler. C’est lui qui était le boss. Si un musicien n’avait pas donné un bon rendement, il le changeait de place et il l’envoyait en arrière. Il était très strict. Maurice Coutu était dur comme lui, mais ils ne dépassaient pas la ligne. M. Coutu s’occupait de l’administration et M. Filion de la musique. Il fallait que ce soit respecté. Si un empiétait sur le travail de l’autre, ça se chicanait dans le bureau. »

M. Bourassa est fier de voir que l’UMS atteint maintenant les 100 ans. « Ce n’est pas toutes les fanfares qui traversent le temps comme ça. Je suis fier aussi d’avoir écrit l’histoire en deux tomes. On retrouve des exemplaires à la Bibliothèque nationale de Québec et à celle d’Ottawa. C’est une belle fierté! »