Poilievre prêt à discuter avec les bloquistes même s’il continue de les attaquer
OTTAWA — Le chef conservateur Pierre Poilievre se dit prêt à travailler avec le Bloc québécois pour faire tomber le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau, même s’il profite de chaque occasion pour attaquer le parti souverainiste.
À la veille de l’échéance donnée aux libéraux par les bloquistes pour marchander leur soutien à la survie du gouvernement, M. Poilievre s’est dit lundi prêt à «travailler avec n’importe qui pour déclencher une élection».
Questionné sur des discussions en amont qui pourraient être survenues avec les bloquistes, le chef conservateur a indiqué que de telles conversations n’ont pas eu lieu.
Il a saisi l’occasion pour lancer des flèches aux troupes d’Yves-François Blanchet. M. Poilievre estime que les bloquistes ne cessent de voter avec les libéraux sans rien obtenir en retour.
«Le Bloc n’obtient rien pour les Québécois. Ça sert à quoi le Bloc? Donc j’espère que le Bloc va finalement travailler pour les Québécois au lieu de travailler pour Justin Trudeau», a soutenu le chef conservateur.
L’équipe de M. Blanchet a décliné une demande d’entrevue de La Presse Canadienne avec le chef bloquiste, soulignant que ce dernier aborderait la question d’une éventuelle élection mardi au cours d’un point de presse.
Néanmoins, M. Blanchet n’a pas attendu pour critiquer M. Poilievre sur X. «Il fait tout pour qu’on l’envoie se faire voir – slogan creux, inexactitudes, refus de révéler son programme, publicités stupides… – mais on ne ferait pas ça pour lui. On le ferait pour le Québec», a-t-il répliqué.
Le Bloc québécois a lancé un ultimatum aux libéraux de Justin Trudeau, leur donnant jusqu’au 29 octobre pour que deux projets de loi bloquistes soient adoptés. L’un porte sur la protection de la gestion de l’offre et l’autre sur une hausse de la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés de 65 ans à 74 ans.
Ni l’un ni l’autre n’est devenu loi. Les bloquistes ont promis, au-delà de la date butoir arrivant mardi, d’entamer des discussions avec les autres partis d’opposition pour faire tomber le gouvernement.
Il reste donc à voir ce qui se produira à compter de mardi.
Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh ne semble pas pressé qu’une élection fédérale soit déclenchée. «Ce n’est pas notre but de chercher une élection. Nous n’avons pas peur d’une élection, mais on ne cherche pas une élection non plus», a-t-il dit au cours d’un passage à Toronto.
Il a réitéré que sa priorité est qu’Ottawa conclue des ententes avec les provinces et territoires pour la couverture des médicaments pour traiter le diabète ainsi que des contraceptifs.
M. Singh a, du même souffle, reproché aux bloquistes de s’opposer au projet d’assurance médicaments et au programme de soins dentaires, deux initiatives chères aux néo-démocrates.
Le chef a, une fois de plus, soutenu que son parti évaluera chaque motion au cas par cas avant de décider comment voter.
Une motion de censure doit être adoptée pour que les partis d’opposition parviennent à faire tomber le gouvernement. Pour cela, conservateurs, bloquistes et néo-démocrates doivent s’unir pour cumuler assez de voix contre les libéraux.
Jusqu’à présent, les conservateurs ont échoué à faire adopter des motions de censure de leur cru. Bloquistes et néo-démocrates s’y sont opposés, votant avec les libéraux.