Port de Montréal: les débardeurs feront une autre grève partielle, mais illimitée

MONTRÉAL — Les débardeurs du port de Montréal ont décidé de tenir une autre grève partielle, mais illimitée cette fois. Et ils continueront à refuser de faire des heures supplémentaires.

Cette grève, à compter de jeudi 11h, touchera une nouvelle fois les deux terminaux de l’entreprise Termont. Il s’agit de ceux qui avaient été touchés par une grève partielle de trois jours au début du mois d’octobre.

Mais cette fois, la grève partielle touchant les deux terminaux de Termont sera illimitée, a fait savoir le Syndicat canadien de la fonction publique, affilié à la FTQ, lundi.

Le syndicat se dit toutefois prêt à surseoir à sa grève partielle si les parties en viennent d’ici là à une entente sur les horaires de travail.

«S’il y a une entente sur les heures de travail d’ici jeudi 11h, une entente partielle, définitive, qui va faire en sorte que cet article-là (…) va être réglé pour la prochaine convention collective, nous sommes prêts à lever notre avis de grève que nous avons envoyé ce matin», a résumé Michel Murray, conseiller syndical au SCFP, lors d’une conférence de presse.

Pourquoi viser Termont précisément? Parce que cette entreprise a souvent recours à un type d’horaire contre lequel les syndiqués protestent. Et lors des audiences devant un arbitre, en 2021, un représentant de cette entreprise avait affirmé que ce type d’horaire n’était utilisé que dans 1 % des cas. Or, depuis, ce type d’horaire a été généralisé par l’entreprise Termont, qui affirme qu’elle a le droit de le faire.

Le syndicat souligne que les autres employeurs trouvent moyen de ne pas recourir à ces «horaires à quart» qui incommodent ses membres. Il veut donc accroître la pression sur Termont.

«Les horaires étaient comme ça depuis 20, 30, 35 ans. Puis là, il y en a un ‘out of nowhere’ qui s’appelle Termont et qui dit: je décide que je l’utilise à cent pour cent. Alors que ce n’était pas ça avant», a lancé M. Murray.

Le syndicat, qui représente 1200 débardeurs, avait déjà tenu un débrayage d’une durée de 24 heures dimanche.

Il en a profité pour voter en faveur d’une cotisation spéciale «afin d’aider les personnes touchées par cette nouvelle grève».

De plus, depuis le 10 octobre, les débardeurs refusent de faire des heures supplémentaires. Ce moyen de pression est maintenu.

En plus des horaires et de la conciliation travail-vie personnelle, la question des salaires est aussi en litige.

Pour ce qui est des salaires, «ça devrait être assez facile à régler», a lancé M. Murray, qui rapporte que les syndiqués de Montréal seraient prêts à accepter ce qui a été accordé aux débardeurs de Vancouver et Halifax, soit 20 % sur quatre ans.

La convention collective de cette section locale du SCFP est échue depuis le 31 décembre 2023.

Le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, avait proposé aux parties une médiation spéciale d’une durée de 90 jours, sans grève ni lock-out, pour tenter un rapprochement, mais celle-ci n’a pas vu le jour. Les parties sont déjà en médiation et attendent une convocation des médiateurs.

L’Association des employeurs maritimes n’avait pas encore commenté, au moment d’écrire ces lignes.