Ottawa veut sévir contre les organismes de bienfaisance qui seraient antiavortement

OTTAWA — Le gouvernement fédéral veut s’assurer que les organismes de bienfaisance enregistrés qui offrent des services de planification familiale et de grossesse divulguent aussi des informations sur l’avortement et la contraception, ou qu’ils orientent les femmes vers de tels services.

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a annoncé mardi lors de sa conférence de presse hebdomadaire le dépôt d’un projet de loi en ce sens, en compagnie d’autres ministres, dont son collègue de la Santé, Mark Holland.

Le gouvernement dit vouloir sévir contre des groupes antichoix qui se font passer pour des organismes de bienfaisance offrant des services complets de soutien aux femmes enceintes alors qu’en réalité, ils empêchent les femmes d’accéder à certains services comme l’avortement.

Si le projet de loi est adopté, les organismes qui ne divulguent pas leurs services de façon transparente pourraient perdre leur statut fiscal d’organisme de bienfaisance enregistré.

«Nous déposons ce projet de loi pour nous assurer que les femmes qui veulent obtenir des informations sur leurs options en matière de soins de santé ne soient pas induites en erreur, et nous le faisons pour nous assurer que ceux qui induisent les Canadiennes en erreur ne soient pas récompensés par des subventions des contribuables canadiens», a expliqué la ministre Freeland.

Les libéraux se font de plus en plus entendre sur les questions d’avortement alors qu’ils tentent de coincer les conservateurs, qui comptent plusieurs députés antichoix dans leur caucus, sur un enjeu qui est au cœur de la campagne électorale aux États-Unis.

Pour faire adopter le projet de loi, le gouvernement libéral minoritaire aura besoin de l’appui d’au moins un parti d’opposition aux Communes.

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, souhaite présenter une motion, lors de la prochaine journée d’opposition de son parti en Chambre, demandant aux autres partis d’appuyer un engagement visant à élargir l’accès à l’avortement au Canada.

M. Singh a déclaré que les députés conservateurs ont présenté plusieurs motions «antichoix», tandis que les libéraux n’en ont pas fait assez pour améliorer l’accès à l’avortement au Canada.