Des policiers dans le feu de l’action

Tireurs fous, menaces de mort, agressions: il y a de l’action dans le bâtiment voisin du Collège Notre-Dame-de-l’Assomption (CNDA) à Nicolet. Mais rassurez-vous, le tout est savamment orchestré pour rendre les agents de la Sûreté du Québec (SQ) plus efficaces en situation d’urgence.

Il y a maintenant près de quatre ans que les policiers de la SQ du district de la Mauricie et du Centre-du-Québec passent par cette formation d’emploi de la force visant à les mettre à jour sur diverses techniques. Notons par exemple le maniement du bâton télescopique, l’utilisation du poivre de Cayenne ou encore la maîtrise d’un tireur actif.

Le tout est réalisé dans une grande bâtisse de quatre étages qui permet la mise en place de nombreux scénarios impliquant de fausses armes et de l’équipement spécialisé permettant de recréer parfaitement des événements extrêmes.

Des tireurs fous dans notre région?

À ceux qui croient que les policiers d’une région comme la nôtre n’ont pas besoin de craindre la présence d’un tireur fou, le sergent et formateur Christian Demers est clair: « Il faut être prêt à toute éventualité. Nul n’est à l’abri de ce genre de situation. Nous avons des écoles, des centres sociaux, au même titre que des petites villes des États-Unis qui ont été la scène de tueries», assure-t-il. «Lors de la tragédie du Collège Dawson, Montréal non plus ne s’attendait pas à ça. À Québec, lors de l’intrusion d’un individu à l’Assemblée nationale, personne ne s’y attendait non plus», rappelle-t-il.

Un milieu en évolution

Le formateur explique qu’il est important de rafraîchir la mémoire des agents de la SQ même s’ils ont été préalablement formés à l’École de police du Québec, car les outils sont en constante évolution. « Il y a quelques années, on n’utilisait pas le poivre de Cayenne et le bâton télescopique de cette façon, les moyens de communication n’étaient pas aussi développés, par exemple » dit-il.

Le sergent Alain Bouchard, également formateur, estime pour sa part que les techniques d’intervention sont aussi en développement, notamment en présence d’un tireur actif. « On apprend de plus en plus à agir très rapidement. Dans le cas d’un tireur fou dans une école, on ira neutraliser la menace pendant que le tout se produit en se guidant avec les bruits des balles, tout en s’assurant de sécuriser les pièces sur notre passage», dit-il. «Parce que ce que l’on sait, c’est qu’un tel tireur n’attend jamais la police. Notre arrivée est toujours un effet de surprise à ses yeux», assure le sergent Bouchard.

À ce jour, 425 policiers de la région ont suivi la formation, ce qui représente 85% des effectifs. Tous devront la suivre à nouveau dans deux ans. « De ce qu’on lit, on en retient 10%. De ce qu’on entend, on en retient 20%. De ce qu’on met en pratique, même si l’on fait des erreurs, en en retient 90%», note M. Demers. « D’où l’importance de se plonger dans l’action. Par ailleurs, à travers ses scénarios, les agents se découvrent eux-mêmes et constatent de quelles façons ils auraient réagi dans de telles situations», souligne-t-il.