La peur de leur vie

Magalie et Stéphan Beauregard ont eu la peur de leur vie le 10 juin dernier.

À bord d’un Airbus 319 d’Air Canada qui se dirigeait vers San Francisco, en partance de Montréal, le gros réacteur dans lequel prenait place le couple de Saint-Boniface a dû atterrir d’urgence à Winnipeg, au Manitoba, parce que le pare-brise du cockpit menaçait de voler en éclat.

L’avion qui transportait 82 passagers survolait le sud du Minnesota lorsque l’incident est survenu. Sans que l’étendue des dommages ne soit révélée, les passagers ont tout de même été avertis qu’un bris sur le pare-brise nécessitait un atterrissage d’urgence.

À 38 000 pieds dans les airs, la pression à cette hauteur risquait à tout moment de faire éclater la grande vitrine, ce qui aurait été fatal. Dans une atmosphère de panique chez les passagers et certains agents de bord, l’avion a dû ainsi rapidement survoler le ciel à une hauteur maximale de 20 000 pieds à la recherche d’une nouvelle destination où se poser.

Atterrir à Winnipeg a constitué une mauvaise surprise pour les passagers puisque l’aéroport de Minneapolis, au Minnesota, était à environ à une quinzaine de minutes de vol lorsque l’incident a été signalé. Au lieu de ça, rejoindre la piste de la capitale manitobaine a nécessité plus de 70 minutes au commandant de bord et à son équipage.

Une attente interminable et stressante a raconté à lhebdodustmaurice.com Stéphan Beauregard qui soupçonne Air Canada de ne pas avoir voulu atterrir aux États-Unis en raison des tracasseries que les autorités américaines auraient pu lui imposer.

Dans un bulletin de nouvelles diffusé sur CTV le 10 juin, le reporter John Hendricks explique que ce bris survient occasionnellement, en soulignant qu’aux États- Unis, 38 avions ont été obligés d’atterrir d’urgence pour la même raison durant les 10 dernières années.

Accompagné par sa conjointe Magalie, Stéphan Beauregard témoigne dans ce reportage des émotions qui l’étreignait au moment où l’avion tentait de regagner sa nouvelle destination: «J’étais vraiment, vraiment nerveux. Oh my god, je ne veux pas mourir, je ne veux pas mourir!», raconte-t-il en anglais au journaliste.

De l’aéroport de Winnipeg, les passagers ont été invités à monter à bord d’un nouvel avion pour poursuivre leur route. Pour s’excuser, Air Canada leur a offert un service cinq étoiles sans frais le reste de la correspondance, avec en prime un chèque de… 75$.

De retour à Shawinigan mais surtout revenu de ses émotions, Stéphan Beauregard s’interroge sur la décision du transporteur d’atterrir à Winnipeg plutôt qu’à Minneapolis dans ces circonstances. «Dans une situation d’urgence, tu vas au plus court», déclare-t-il. Il évalue présentement la pertinence de pousser plus loin ce dossier.

Le couple Beauregard est connu dans la région et au Québec pour être des tenants convaincus de la science de la cryogénisation, c’est-à-dire la conservation des corps humains dans de l’azote liquide dans le but de les ramener à la vie dans le futur.

On imagine sans peine qu’une fin tragique comme celle de l’écrasement d’un avion aurait contrecarré leur plan à cet effet…