À l’assaut des compteurs intelligents

Ce n’est qu’une question de temps avant qu’Hydro-Québec ne procède à l’installation de ses compteurs intelligents partout au Québec. Trois zones pilotes ont déjà ces compteurs nouveaux genres : Boucherville (6 000 compteurs), Montréal dans Villeray (19 000 compteurs) et la MRC de Memphrémagog (2 000 compteurs). Sous réserve de l’autorisation de la Régie de l’énergie, le déploiement se poursuivra en 2012 pour se terminer d’ici 2017. Mais au-delà d’une nouvelle technologie, certaines questions se posent et plusieurs citoyens sont inquiets de se voir imposer cet appareil.

Le site internet de la Société d’État mentionne que 50 % de son parc de compteurs a atteint la fin de sa vie utile. L’entreprise s’est questionnée sur le type de réseau à mettre en place afin d’améliorer l’efficience de la relève et d’assurer la pérennité de son parc. Ces objectifs ont guidé l’entreprise dans sa décision d’implanter une infrastructure de mesurage avancée (IMA) qui requiert l’installation de 3,8 millions de compteurs nouvelle génération. Ces derniers rendent possible la lecture à distance de la consommation des clients.

Diane Gendron habite Saint-Élie-de-Caxton. Sa résidence ne se retrouve pas dans l’une des zones pilotes d’Hydro-Québec. Pourtant, son compteur a été remplacé en février 2010 par un compteur itron, un appareil semblable à ce que la société d’État veut installer. Depuis ce temps, sa résidence est devenue un véritable enfer.

«Les symptômes ont commencé graduellement. Cet été, j’en ai eu beaucoup et ce n’est que tout récemment, cet automne, que je me suis rendue compte de ce phénomène.» Durcissement de la boite crânienne du côté gauche, forte pression au niveau de la tempe et de l’oreille, crépitements, gorge nouée, nausées et pertes de mémoire vers la fin. Diane Gendron est une personne qualifiée d’électrosensible. Les ondes la rendent malade.

Pourtant, Hydro-Québec soutient que ses compteurs n’émettent que très peu de fréquences. Jusqu’à tout récemment, elle affirmait qu’ils émettaient que six fois durant la journée. Mme Gendron a fait mesurer les ondes émises chez elle par un spécialiste. Elle assure que son compteur émet 1800 mégahertz aux 30 secondes contrairement à ce qu’Hydro-Québec mentionne.

«J’ai écrit une lettre recommandée à Hydro-Québec pour faire changer mon appareil. Ils m’ont répondu que l’ancien compteur était une technologie désuète et qu’ils allaient de l’avant!» Effectivement, dès qu’Hydro-Québec aura les autorisations, légalement, elle pourra procéder au remplacement.

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Réveillez-vous sonne la CQLPE

Cette imposition est décriée par la Coalition québécoise de lutte contre la pollution électromagnétique. «On décide ce que l’on fait dans notre maison, mais le problème avec Hydro-Québec, c’est qu’ils arrivent avec leurs compteurs et qu’ils nous l’installent», exprime Linda MacCulloch, cofondatrice du mouvement. Ils ont le droit parce qu’ils sont en dessous de ce que santé Canada exige, mais ce n’est pas parce que la cigarette n’est pas interdite qu’elle est bonne pour la santé!», image-t-elle.

La Coalition organise une triple manifestation (Montréal, Québec, Sherbrooke) le 5 février prochain. Elle a trois revendications pour le gouvernement. Tout d’abord, elle veut qu’Hydro-Québec impose un moratoire immédiat à l’installation de tout compteur émetteur de radiofréquences en raison des risques sérieux qu’ils représentent pour la santé humaine. Ensuite, elle exige une commission d’enquête itinérante, publique et transparente, composée de manière paritaire, créée sous l’égide du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) afin de bien évaluer le projet dans son ensemble et de faire le point sur les risques liés à l’électropollution. Enfin, Hydro-Québec devrait accorder à tout abonné, sur simple demande écrite, sans tracasserie administrative ni frais supplémentaire, le remplacement rapide de tout compteur émetteur de radiofréquences déjà installé par un compteur n’émettant aucune radiofréquence, ainsi que le droit de refuser l’installation de tout compteur émetteur de radiofréquences sur sa propriété.

«Notre rôle est de faire prendre conscience du phénomène aux gens. Nous ne sommes pas contre la technologie, mais nous sommes contre la technologie sans fil. Ça nous touche. Ça touche l’être humain, la santé. Nous sommes pris en otage. Au Québec, il n’y a qu’une seule société d’État. Nous n’avons pas le choix! Par chance, la technologie n’est pas encore implantée. Nous avons l’opportunité d’alerter les gens. On veut seulement que les gens se responsabilisent et qu’ils prennent conscience de la situation. À ceux et celles qui voudraient signer la pétition sur le site de l’Assemblée nationatle. Pour des informations supplémentaires : www.cqlpe.ca, www.facebook.com/groups/cqlpe/ ou encore Linda MacCulloch : 418-328-3029.