Shawinigan se tourne vers le biogaz

Si tout se déroule comme prévu, la ville de Shawinigan accueillera jusqu’à trois usines de biogaz au sein du technoparc dans les années à venir. C’est l’entreprise Belmat Energy Canada, appuyée par le CLD, qui est promoteur de ce projet de 60 millions qui générera quelque 135 emplois.

«On parle d’une énergie verte qui créera des emplois, mais favorisera aussi les retombées économiques et une revitalisation dans la ville», déclare Me Serge Milette qui a incité l’entreprise à s’implanter en région.

Vers une multinationale?

Un terrain d’une superficie de 400 000 pieds carrés au sein du technoparc est envisagé comme emplacement potentiel. «On aura un véritable complexe industriel avec trois usines, une touchant à la pyrolyse, une à la méthanisation et une enfin à la liquéfaction.»

Les procédés utilisés par BelMat sont perfectionnés depuis 2006 et décrits comme des procédés de 4e génération. «C’est comme comparé une voiture des années 1920 à une voiture des années 2000, on a beaucoup évolué et on a bon espoir de devenir une multinationale d’ici le mois de décembre!», s’exclame Vital Bélanger, président de l’entreprise au bout du fil.

Redonner une utilité aux déchets

Inspiré d’un procédé déjà implanté en Suisse où plusieurs entreprises fonctionnent au biogaz, Belmat Energy Canada propose de transformer les déchets organiques pour faire du biogaz, une énergie verte. Ainsi, «les déchets provenant de la boue, de la table et de la biomasse peuvent être réutilisés», mentionne M. Milette.

D’ailleurs l’alimentation au sein de la station d’épuration de la Ville est dans les plans. «C’est une énergie qui profite à tout le monde et qui sera un plus du point de vue de l’environnement en région. C’est l’énergie de demain», soutiennent les promoteurs.

Il resterait cependant des développements auprès du gouvernement en termes de normes environnementales et un papier à signer auprès de la Ville. «Des rencontres sont à venir et le projet est bien sûr conditionnel aux ententes avec ces intervenants», souligne l’avocat. Rien cependant pour ralentir l’ardeur de M. Bélanger qui parle déjà d’un dossier «presque réglé».

Phase I  à l’été ?

Du côté du centre local de développement, on confirme le souhait de l’entreprise de s’implanter en région. «Les démarches habituelles suivent leur cours et on se fera avare de commentaires jusqu’à l’issue des discussions pour des raisons évidentes», mentionne Laurent Richard, commissaire à l’industrie.

Inciter l’arrivée d’entreprises

Si on donne le feu vert à l’entreprise, la phase I pour la construction de l’usine de biogaz se concentrant sur la transformation de bois pourra être entamée d’ici la fin de l’été. C’est cette première phase qui nécessitera une main-d’œuvre importante et qui incitera selon le président d’autres entreprises à s’implanter sur le site.

D’ailleurs, de gros noms comme Caterpillar ont déjà signé des ententes avec BelMat pour soutenir le projet. Vital Bélanger voit grand pour ce projet industriel et parle déjà de créer des condos à proximité du technoparc afin de loger la main d’oeuvre. «J’ai une douzaine d’usines similaires en tête à l’échelle du Québec», illustre-t-il.