Un peu de compassion, svp!

Un couple de Victoriaville a eu une bien mauvaise surprise, le mardi 9 juillet dernier, devant la résidence Joseph-Garceau au centre-ville de Shawinigan, alors qu’il sortait des soins palliatifs. Après une longue nuit d’émotions et de souffrance, il retrouve une contravention accrochée au pare-brise de sa voiture.

Appelés par le médecin pour se rendre rapidement au chevet de sa mère, dont les heures étaient comptées, Marie-Claude Ricard et son conjoint Jean Mélançon n’ont pas pris le temps de prendre connaissance des indications sur les heures de stationnement dans la rue. Pourtant, il est interdit de stationner sa voiture après minuit, dans la nuit du mardi au mercredi.

«Ça faisait plusieurs jours qu’on venait la voir et on se stationnait toujours au même endroit», raconte Mme Ricard. Ce matin-là, une contravention de 42$ les attendait dans le pare-brise de la voiture de Marie-Claude… et dans celui de sa tante, venue de Québec pour rendre une dernière visite à sa sœur.

«Ce n’est pour le coût de la contravention, on l’a payé et c’est réglé, précise Marie-Claude Ricard. Ce que l’on déplore, c’est le manque de compassion et de compréhension et de la part de la ville. On arrive de l’extérieur de la région, on est stationné devant un centre de soins palliatifs, l’agent aurait pu être tolérant.»

À la Résidence Joseph-Garceau, les espaces de stationnement sont limités et une seule vignette est attribuée à la famille de la personne admise en soins palliatifs. «Nous n’avons qu’une seule vignette pour stationner à la résidence et c’est mon père qui l’a!». Donc pour rendre visite à un proche à la résidence, beaucoup se stationnent dans la rue devant.

«C’est vrai, on n’a pas pris le temps de lire la pancarte, c’est notre erreur, concède-t-elle. Mais quand on arrive en urgence après avoir été appelé par le médecin, on ne prend pas le temps de lire les affiches de stationnement. En plus on était juste en face de la résidence.»

«Dans des circonstances aussi humaines que d’être au chevet d’une personne en fin de vie, la notion de l’heure nous échappe malheureusement!, ajoute Jean Mélançon. Et compte-tenu du nombre d’espaces de stationnement avec vignettes, c’est la seule alternative pour ceux qui passent la nuit à veiller.»

La loi c’est la loi!

Pour la ville, ce n’est pas le manque de compréhension face à cette situation, mais plutôt l’obligation de faire respecter la loi, sans exception. La greffière à la Ville de Shawinigan, témoignant avant tout son empathie, explique qu’elle n’a pas le pouvoir de faire annuler une contravention. «La greffière n’a pas les moyens de faire retirer une plainte, explique Louise Bellemare, conseillère en communication à la Ville de Shawinigan. C’est la procureure qui en a l’autorité, mais elle était en vacances à ce moment.» La greffière a donc proposé de déposer la requête à la procureure, dès son retour de vacances. Toutefois, comme Jean Mélançon souhaitait régler le dossier rapidement, il a préféré entamer le processus d’un plaidoyer de non-culpabilité. «Une fois que le processus d’un plaidoyer de non-culpabilité est enclenché, ce n’est que le juge qui a le pouvoir de trancher», explique Mme Bellemare. La représentante de la Ville de Shawinigan ajoute qu’elle comprend bien la situation de Mme Ricard et sa famille. Elle précise que ce n’est pas par manque d’empathie, bien au contraire, mais une fois que l’avis d’infraction a été émis, c’est un processus légal qui doit suivre son cours, malgré tout. La loi c’est la loi!