Ironman: le défi d’une vie

Les athlètes Stéphane Diamond (Saint-Boniface), Steeve Carpentier (Shawinigan-Sud), Yannick Gentes (Saint-Étienne-des-Grès) et Guy St-Martin (Shawinigan) prendront part à l’Ironman du Mont-Tremblant le 18 août prochain, discipline qui consiste en 3,8km de nage, 180km de vélo et 42km à la course.

Certains souhaitent se rendre au Championnat du monde à Hawaï, d’autres veulent battre leur temps personnel et plusieurs mettent plusieurs heures d’entraînement chaque semaine avec l’objectif de compléter un Ironman. Le Shawiniganais Yannick Gentes s’est lancé dans cette aventure grâce à son ami Guy St-Martin, qui a fait l’Ironman du Mont-Tremblant à huit reprises. «J’ai fait quatre marathons et fait le Grand Défi Pierre Lavoie à deux reprises. Je m’entraînais pour le 1000km au Collège Shawinigan avec ti-guy et à un moment donné, il m’a dit d’amener mes souliers pour aller courir, après notre entraînement de vélo. Je ne savais pas où il allait avec ça et lorsque nous avons terminé, il m’a lancé: «tu es prêt pour le demi-Ironman». Il avait semé le doute dans ma tête. J’ai fait le demi de Timberman l’an dernier et c’est à ce moment que j’y ai cru. Lorsque je me suis inscrit pour celui du Mont-Tremblant, je me suis vraiment demandé dans quoi je venais de m’embarquer», s’est souvenu l’enseignant au Collège Shawinigan.

S’entraîner en vue d’un Ironman demande une discipline exceptionnelle de la part des athlètes. «Ça représente une moyenne de 20h par semaine. Ça n’a rien à voir avec la préparation pour un marathon. Ça devient une routine dans ta vie. Je sais que chaque matin, je me lève à 5h30 pour aller m’entraîner jusqu’à 13h. Ça ne te tente pas toujours, mais tu n’as pas le choix», a raconté Gentes.

À moins d’un mois de l’Ironman de Tremblant, les quatre athlètes de Shawinigan ont mis les bouchées doubles à l’entraînement. «Dans les derniers temps, c’est entre 20 et 25h par semaine, tandis que c’est plus 16h à 20h en moyenne dans l’année. Avec le travail et les enfants, ce n’est pas toujours facile», a raconté Stéphane Diamond. «La femme de Yannick attend des jumeaux et ils sont en train de se faire construire une maison. C’est impressionnant de le voir s’entraîner avec tout ça», a souligné Steeve Carpentier. «Dans mon cas, je savais que si je voulais faire un Ironman, ça devait se faire cette année. Je mets du temps pour moi et l’an prochain, ce sera au tour de ma femme», a glissé Yannick Gentes.

Un horaire chargé

Ces «hommes de fer» s’entraînent depuis 52 semaines en vue de leur défi. «Tu vois Steeve et Guy qui sont en santé, c’est qu’ils doivent avoir fait quelque chose de bien. Ce sont des mentors pour moi. Lorsque tu n’as pas d’expérience, ça te prend quelqu’un pour te guider. Il y a ce respect qu’ils te donnent, car ils reconnaissent les efforts que tu mets. Tu dois bien planifier ton horaire. C’est vraiment un projet de famille. Si tu n’as pas son accord, c’est impossible de le faire», a mentionné Gentes, qui a fait remarquer ne pas avoir le profil du Ironman typique, grand et mince. «J’ai cependant le coeur», a-t-il lancé.

Après une année de repos, Stéphane Diamond complètera son deuxième Ironman en carrière le 18 août prochain au Mont-Tremblant. Ce dernier sait bien ce que vivra Yannick Gentes lorsqu’il traversera le fil d’arrivée. «Juste de terminer, c’est un bon défi. Lorsque tu termines, c’est indescriptible comme sentiment. Tu as encore des jambes avec 5km à faire et ta famille est au fil d’arrivée. Le faire c’est quelque chose, mais l’entraînement qu’il y a derrière tout ça, c’est un méchant défi. Tu ne peux t’improviser Ironman sans avoir le désir de te surpasser et d’aller au-delà de tes limites».

Un mouvement à travers la Mauricie

Après avoir participé à son premier Championnat du monde à Hawaï l’an dernier, Steeve Carpentier a su inspirer plusieurs athlètes de la région à travers ses conférences. «C’est dans tout. Tu regardes le nombre d’adultes qui prend part à une activité qui exige un dépassement, que ce soit la Série du Diable ou le Défi Vélo Mag. Les gens se sont mis à bouger et c’est le même phénomène pour l’Ironman du Mont-Tremblant, alors que tu as du monde parmi les 2700 participants qui n’ont pas de passé de sportif et qui terminent».

L’enseignant à l’école secondaire Val-Mauricie souhaitera se qualifier pour Hawaï lors de son huitième triathlon de Tremblant. De son côté, Guy St-Martin a le même objectif à chaque fois qu’il prend le départ. «Je ne me mets pas de pression. Mon objectif est toujours de terminer. Ça va bien ou ça ne va pas bien, tu ne sais jamais», a-t-il fait savoir. Tandis que Yannick Gentes voudra également compléter ce défi, Stéphane Diamond espère dépasser sa propre marque personnelle, objectif qui est dans la poche selon ses trois coéquipiers. «Je voudrai battre mon temps de 11h10 de Lake Placid. J’ai un chiffre en tête, mais je le garde pour moi», a-t-il laissé tomber.