Non à l’intimidation !

-Commentaire- Lorsque j’étais au primaire, je me suis retrouvé à plus souvent qu’à mon tour dans le bureau du directeur. J’étais bon à l’école, mais j’avais tendance à me bagarrer avec mes amis lors des périodes de récréation. Lorsque je suis arrivé au secondaire, je faisais partie de l’équipe de badminton de mon école, j’étais dans les cadets de l’aviation, mais ça n’a rien changé. J’avais pris de la maturité et j’étais devenu le genre de jeune modèle, bon à l’école et très calme en classe.

J’ignore où ça a pris naissance, mais les jeunes ont commencé à me donner un surnom lorsqu’ils me croisaient. Le jour où toute l’école est embarquée dans la danse, ma vie est devenue un vrai enfer. Lorsque je circulais dans les couloirs, j’entendais ce surnom d’élèves à qui je n’avais même jamais adressé la parole. Pas besoin de vous dire que j’étais loin d’être à mon aise entre les cours.

Il y avait également cette traversée de la cafétéria, où je recevais toujours une «bine» du même élève. Le jeune cognait solide. Mes parents m’ont toujours appris qu’on ne règle pas ses problèmes avec la violence et c’est ce que j’ai adopté comme comportement. J’adhérais à cette manière de voir les choses. C’est comme si je n’avais aucun endroit dans l’école où je pouvais être en sécurité. Je revenais souvent à la maison en pleurs et je frappais sur mon matelas de lit, question d’évacuer toute ma colère envers ce que je vivais à l’école. Lorsque je me suis fait entourer et bousculer par un groupe de jeunes, ça a fait déborde le vase.

Mes parents ont rencontré la direction avec moi, voyant que je ne pouvais plus supporter la situation. Deux jeunes ont été suspendus et les démarches pour changer d’école se sont amorcées. Le trajet d’une vingtaine de minute pour me rendre à l’école allait maintenant me prendre près d’une heure, matin et soir. Je suppose que c’était là le prix pour avoir la paix et repartir à zéro. J’ai terminé mon secondaire en me tenant avec plusieurs groupes, ce qui m’amenait la faveur positive de tous je suppose.

Une situation inacceptable

Mon histoire est loin d’être unique. Chaque personne a un jour ou l’autre vécu une expérience liée à l’intimidation. Que cette expérience soit grave ou non, elle doit être dénoncée. L’adolescence devrait permettre de s’épanouir et se découvrir en tant qu’individu. Difficile à faire lorsqu’il y a constamment ce malaise créé par son milieu.

Lorsqu’on est intimidé à l’adolescence, on a souvent tendance à penser qu’il n’y a aucune porte de sortie, alors que c’est tout le contraire. La vie a tellement à nous offrir. Les élèves et enseignants sont de plus en plus sensibilisés à l’intimidation et n’hésitent pas à agir. Même si ça prend une bonne dose de courage, il ne faut pas avoir peur de dénoncer.