Supralocal: retour à la case départ

SURPALOCAL. Après plus d’un an de négociation et de débat autour de la question des équipements supralocaux de Shawinigan avec la Ville et les municipalités avoisinantes, le maire Michel Angers demande à nouveau l’intervention de la Commission municipale du Québec (CMQ) afin de régler le litige.

Le maire Angers demande aux députés de la région et à la ministre responsable de la Mauricie, Julie boulet, d’appuyer auprès du ministre Martin Coiteux sa demande d’étude sur les équipements supralocaux par la CMQ.

«Je ne suis pas surpris de la décision de mes collègues, affirme le maire Angers en conférence de presse vendredi matin. Toutes les municipalités ont rejeté notre dernière offre d’entente. Pourtant, nous avions répondu à toutes leurs demandes et leurs irritants. On a fait ce que les députés nous ont demandé, de la souplesse et de revoir notre entente. Le constat que l’on fait aujourd’hui c’est qu’il n’y a plus d’alternative possible. Ça fait un an qu’on travaille pour un compromis équitable pour nos citoyens et pour ceux des autres municipalités. Mais là, c’est terminé. On veut bien mettre de l’eau dans notre vin, mais là il n’y a plus de vin du tout dans la coupe.»

Les coûts réels avaient été présentés en octobre dernier aux maires des municipalités voisines, et le maire Angers soutient que Shawinigan a procédé à une révision de la grille de coût. «Au départ, Shawinigan assumait 96% de la facture évaluée à 13,5 M$. Dans notre dernière offre, on proposait d’assumer 99% de la facture, c’est difficile d’aller plus loin. À la limite, il faudrait payer pour que leurs citoyens viennent utiliser les services chez nous.»

Avec les chiffres de l’étude Raymond Chabot Grant et Thornton (RCGT), la part des municipalités partenaires était de près de 4%, soit 540 000$, et le tarif a été réduit à moins de 1% pour un coût inférieur 129 000$ pour les 10 municipalités.

«En étant un gouvernement de proximité, nous avons le devoir d’offrir des services de qualité à notre population. Le fameux principe de l’utilisateur payeur c’est inacceptable. C’est un principe rejeté par tous les gouvernements démocratiques parce que ça crée de la discrimination entre les citoyens», opine le premier magistrat.

«Mes collègues parlent des deux côtés de la bouche, ajoute le maire. Quand ça fait leur affaire, ils disent (les maires) oui, quand ça ne fait pas leur affaire, ils disent non. Quand certains services ne peuvent pas être rendus par une municipalité, par exemple un aréna, c’est par la signature d’une entente intermunicipale qu’on peut servir les citoyens. Et ça se fait partout ailleurs. Shawinigan a une entente avec Saint-Boniface pour donner de l’eau potable à des citoyens et il y a une entente avec Hérouxville pour les eaux usées. Mais là ça fait leur affaire. Mais c’est Shawinigan qui s’occupe de la logistique. C’est moi qui suis allé chercher la subvention. Ils vont en profiter, et pour ça, Michel est fin, il collabore, tout va bien. Mais quand c’est rendu notre tour, ça ne fonctionne plus. Après tout ce temps, je me serais attendu à une meilleure volonté de collaborer des maires des municipalités voisines.»

Il est clair pour la Ville de Shawinigan qu’il n’y a plus d’offre sur la table. «On a été patient, patient et patient encore. La réponse du ministre est attendue le plus rapidement possible», poursuit M. Angers.

Toutefois, le moratoire sur les coûts jusqu’en juin prochain demeurera jusqu’à ce qu’il y ait une décision de la CMQ, si cette dernière est mandatée par le ministre.