«Il se servait de son kodak comme une arme»

JUSTICE. C’est le 30 juin prochain que le dossier en justice concernant la plainte du photographe du journal Le Nouvelliste Sylvain Mayer connaîtra son dénouement. Maxime Parent est accusé de menace de détruire ou d’endommager l’appareil photo du plaignant.

Le 25 juillet 2014, le photographe du quotidien régional est appelé dans le secteur Grand-Mère afin de prendre des photos d’ouvriers effectuant des réparations à l’ancien l’hôtel de la Salle.

L’accusé Maxime Parent, qui se trouvait sur les lieux afin d’assurer la sécurité des lieux, a demandé à M. Mayer de supprimer ses photos de la carte mémoire. L’échange entre les deux hommes, ayant été enregistré par le photographe, a été diffusé en cour.

Se défendant seul devant le juge Guy Lambert. Maxime Parent a fait entendre différents témoins, dont Jonathan Turcotte qui effectuait des travaux sur l’affiche ce soir-là. Selon ce dernier, "le journaliste ne s’est pas identifié et il était agressif."

Toutefois, dans l’enregistrement, on entend clairement M. Mayer s’identifier comme photographe de presse. «Il se servait de son kodak comme une arme avec le flash pour m’éblouir, et j’ai voulu le mettre hors fonction», avoue le défendeur. Un peu plus loin dans l’enregistrement, on entend l’accusé dire: «Tes photos, tu effaces ça. Si tu veux prendre des photos du monde, tu as besoin d’autorisations, sinon je pogne ton kodak et je le brise.»

L’accusé a également fait comparaître un spécialiste afin d’exposer les dangers que peuvent causer à l’œil des flashs photographiques. L’ophtalmologiste a soutenu qu’il n’avait jamais traité de cas de la sorte.

Me Catherine Vincent, procureure de la Couronne, a rappelé le témoignage de deux témoins civils, affirmant que l’accusé était agressif et qu’il avait menacé le photographe de lui briser son appareil. «M. Parent a appelé des témoins, et ils viennent en contradiction avec sa propre défense.»