Crise des déchets : enfouissement temporaire à Champlain
DÉCHETS. La collecte des ordures se déroulera finalement comme prévu la semaine prochaine. La Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie a conclu une entente avec Services Matrec inc. pour envoyer les déchets au lieu d’enfouissement technique (LET) situé à Champlain. Il s’agit toutefois d’une solution temporaire.
Après la conférence de presse, mercredi, annonçant que Saint-Étienne-des-Grès ne sera plus en mesure de recevoir les ordures à compter du 2 juin, la Régie a reçu quatre demandes de firmes privées prêtes à accueillir les matières.
Le président de la Régie, René Goyette, a confirmé l’entente d’une durée de deux mois avec l’entreprise Service Matrec inc, vendredi, en fin de journée. La régie leur louait déjà l’espace d’enfouissement de Champlain.
En y expédiant temporairement les déchets, elle évite ainsi un manque à gagner d’environ 2,4 millions $, a indiqué avec soulagement René Goyette. En effet, l’opération se fera à cout nul puisqu’un contrat d’échange de tonnages liait déjà la Régie à Matrec.
«La nouvelle entente stipule que nous pourrons envoyer jusqu’à 40 tonnes de matières résiduelles gratuitement au site de Champlain. Cependant, à la fin de toute cette saga, nous leur rembourserons en tonnage, plutôt qu’en argent. Notre LET de Saint-Étienne-des-Grès accueillait déjà 15 tonnes de cette l’entreprise», a expliqué René Goyette.
D’ailleurs, il tient à se faire rassurant. Seules quelques municipalités seront touchées par une cause des couts de transport. Il n’a cependant pas été en mesure de chiffrer cette hausse.
Aucun plan B
D’ici ces deux mois de répits, la Régie espère en venir à une entente avec le ministère de l’Environnement afin d’obtenir son fameux certificat d’autorisation. Rappelons qu’elle souhaite modifier la géométrie des cellules d’enfouissement 1, 2 et 3 pour y enfouir plus de déchet, plutôt que de construire une cinquième cellule. Elle espère ainsi sauver 20 millions $ aux citoyens.
La Municipalité de Saint-Étienne-des-Grès s’y oppose vivement puisqu’elle craint une augmentation du bruit et des odeurs.
Le président René Goyette est si sûr d’obtenir le certificat qu’il n’a pas prévu de plan B au cas où la situation ne serait toujours pas réglée à la fin de l’entente avec Matrec.
Si le ministère refuse le projet, la seule solution sera d’ouvrir la cellule 5. Déjà creusée, celle-ci ne sera pas opérationnelle avant de nombreux mois.
La régie n’y tient d’ailleurs pas plus que ça, puisqu’elle estime que cela reviendrait à jeter de l’argent par la fenêtre. «Il faut penser qu’en 2019, nous allons avoir des bacs bruns pour les matières organiques. Cela va venir réduire de 40 000 tonnes les matières à enfouir», a prévenu René Goyette.
Aucun commentaire
René Goyette n’a pas souhaité commenter la sortie du maire de Sainte-Étienne-des-Grès, Robert Landry, vendredi matin. «Si la Régie se préoccupait seulement de l’argent, comme il l’a mentionné, on ne serait pas ici aujourd’hui. Le siège social serait à Chicago», s’est-il contenté de dire.