Rivière aux Rats : des avis de licenciement sont distribués
ÉCONOMIE. Les travailleurs de l’usine de Produits Forestiers Mauricie de Rivière-aux-Rats ont reçu, ces derniers jours, un avis de licenciement collectif.
En vertu de la lettre qui leur a été expédiée, l’usine cesserait ses opérations vers le 15 août prochain pour le sciage et vers le 3 octobre pour le rabotage.
«Plusieurs facteurs socio-économiques nous obligent à prendre un temps d’arrêt. La réouverture sera possible lorsque le contexte sera rétabli, puisqu’essentiel au redémarrage des opérations», peut-on lire dans la lettre dont les travailleurs ont obtenu copie. Dans la même lettre, Résolu espère «un redressement du prix de la fibre».
Toutefois, le directeur principal, Affaires publiques et relations gouvernementales de Résolu, Karl Blackburn, nuance. « On remet des avis de licenciement collectif à nos travailleurs car la loi nous oblige à procéder de cette façon. Actuellement, comme vous savez, nous avons repris les opérations à la scierie de Rivière-aux-Rats et la cour est pleine d’inventaire. On en a pour 12 semaines de travaux», explique-t-il l’entrée de jeu.
Puisque les opérations forestières sont suspendues depuis le début de l’hiver dernier, les discussions se poursuivent avec le gouvernement du Québec pour tenter de trouver des solutions à l’impasse du coût de la fibre en Mauricie qui demeure trop élevé pour assurer la viabilité de l’usine.
« Si jamais nous ne sommes pas en mesure de nous entendre et rien n’est mis en place pour pouvoir redémarrer les opérations forestières, dans 12 semaines nous serons obligés d’arrêter encore», prévient-il.
Aux dires de M. Blackburn, les négociations avancent bien et il voit des signes positifs. Il espère que des mesures soient mises en place pour reconnaître la valeur marchande de la fibre. «Surtout, il faut des mécanismes qui vont permettre à l’industrie d’obtenir le juste coût», ajoute-t-il. La députée et ministre Julie Boulet est mise au courant de la situation de façon régulière.
Les lettres de licenciement sont donc une obligation, selon Résolu. « Pour l’instant, il n’y a pas de licenciement collectif de prévu et on souhaite trouver un règlement pour faire fonctionner notre usine», soutient Karl Blackburn. Et si rien ne se passe à la satisfaction de l’entreprise, les avis de licenciements deviendront effectifs. On espère que les opérations forestières, qui ont cessé à la fin du mois de novembre dernier, vont pouvoir reprendre.
Le marché
Un des éléments qui alimente la dégringolade de l’industrie du sciage est la condition du marché actuel. Karl Blackburn y voit des signes positifs. « On sent la vigueur de la reprise économique aux États-Unis qui est le principal marché d’exportation pour le bois d’oeuvre. Les volumes sont là et le raffermissement des prix se font aussi sentir suite au redémarrage de l’économie américaine», observe-t-il.
M. Blackburn souhaite que le Québec soit reconnu dans un marché de libre échange. «Maintenant, la suite des choses est entre les mains du gouvernement du Canada».
Il affirme que des changements apportés par le régime forestier Québec en 2013 visaient l’instauration de système équivalent à celui qui prévaut aux États-Unis.
« Si jamais le gouvernement fédéral arrivait avec une entente avec les américains qui n’était pas «libre-échange», il faudra qu’il puisse prévoir des mécanismes efficaces pour que les provinces aillent présenter leur cas devant cet organisme (…) Malheureusement, l’expérience des dernières années et de la dernière entente nous laisse perplexe », plaide Karl Blackburn.