Samuel Alarie-Lamy détenu pendant les procédures
JUSTICE. Le dossier de Samuel Alarie-Lamy, 22 ans, accusé de séquestration, agression sexuelle et voies de fait se poursuivait mardi au palais de justice de Shawinigan au stade de l’enquête sur remise en liberté. L’accusé devra demeurer détenu pendant la suite des procédures.
Le juge Guy Lambert a pris la décision de ne pas accorder une thérapie à l’accusé en raison de la qualité de la preuve qui est bonne, de ses antécédents (lui qui a été condamné à 300 jours d’emprisonnement pour voies de fait et menaces de mort et il est en attente d’un procès à Sherbrooke pour voies de fait), compte tenu des accusations sérieuses, et pour la protection du public puisque le juge s’interrogeait sur la motivation de l’accusé de compléter sa thérapie malgré son engagement.
Une enquête préliminaire a été demandée par l’avocat de la défense Me David Grégoire. Son client reviendra devant le Tribunal le 7 octobre afin de déterminer une date pour l’enquête préliminaire. Une ordonnance de non-communication avec la victime a été entérinée par le juge.
En après-midi, Alarie-Lamy a témoigné concernant sa consommation d’alcool et de drogues qui a augmenté au cours de la dernière année. Il soulignait qu’il a même déjà vendu son corps afin de payer sa consommation.
La preuve relatée
Au cours de la matinée, c’est l’enquêteur de la Sûreté du Québec (SQ) Marc Baron qui a relaté les faits devant le juge Guy Lambert en se référant aux déclarations de la présumée victime et de l’accusé.
La présumée victime s’est rendue au poste de la SQ le 7 août dernier afin de porter plainte, elle qui aurait été séquestrée depuis le 31 juillet, soit pendant 7 jours. Elle habitait avec Alarie-Lamy depuis le mois de janvier 2016.
M. Baron fait part de la déclaration de la présumée victime en relatant différents sévices. Il est à noter que tous les événements relatés se seraient produits dans la soirée du 31 juillet 2016, outre la séquestration. Lorsque la présumée victime serait rentrée chez elle, elle aurait reçu des coups de poing brutaux au visage, Alarie-Lamy criait et parlait d’infidélité de la présumée victime. Alarie-Lamy aurait récupéré un chaudron d’eau bouillante et l’aurait lancé en direction de la femme qui aurait été brûlée au ventre et sur un bras. «Au poste, nous avons constaté les brûlures au bras et au ventre», affirme M. Baron.
Alarie-Lamy l’aurait forcé à monter au deuxième étage avec l’aide d’un collier à chien, de style étrangleur, au cou de la femme. Elle aurait senti la présence d’un couteau dans son dos, mais n’aurait eu aucune lacération. Au second étage, la présumée victime aurait vu son linge qui a été déchiré et mis dans un coin de la chambre.
Dans la salle de bain, l’accusé aurait mis la tête de la présumée victime à deux ou trois reprises sous l’eau du bain qui était déjà coulé, tout en la questionnant concernant un site de rencontre. Il lui aurait infligé des coups sur la jambe gauche avec la chaîne du collier à chien. Elle aurait eu des lacérations sur son mollet gauche avec un couteau. Il lui aurait planté un clou de deux pouces dans le genou avec un marteau. Il lui aurait introduit un piment fort avec de la sauce piquante dans le rectum dans le but de savoir si elle avait des irritations. «Lors de notre perquisition, nous avons retrouvé la sauce piquante et les piments forts dans la salle de bain», affirme l’enquêteur.
La présumée victime a aussi mentionné dans sa déclaration avoir été étranglée jusqu’à perdre connaissance. Lors de son réveil, Alarie-Lamy aurait été en train de lui faire un massage cardiaque. L’accusé aurait évoqué des regrets et aurait demandé à la femme si elle voulait aller à l’hôpital, ce qu’elle aurait refusé. La présumée victime a déclaré avoir la crainte d’autres représailles si elle avait accepté de se rendre à l’hôpital. Alarie-Lamy aurait été cherché une paire de pinces afin qu’elle retire le clou. Et elle aurait été forcée de manger de la nourriture à chien.
Comme la présumée victime n’avait plus de linge, elle n’a pas voulu sortir de la semaine. Elle et l’accusé auraient demeuré dans la résidence pendant la semaine. Elle se serait aperçue qu’elle avait du linge dans la sécheuse après une semaine et a décidé de s’enfuir.
Déclaration de l’accusé
Selon la déclaration d’Alarie-Lamy donnée aux policiers, il aurait admis certains faits comme le linge déchiré et le massage cardiaque. Toutefois pour les sévices, il mentionnait que c’était avec le consentement de la présumée victime autant pour la tête sous l’eau, le clou dans le genou, le piment dans le rectum et pour avoir mangé de la nourriture à chien. Pour l’eau bouillante, le plat serait tombé et il ne l’aurait pas frappé. Selon l’accusé, la femme se serait tailladée par elle-même.
Selon la déclaration de la victime, l’accusé ne consommait pas de drogue ou d’alcool.