L’avocat qui s’attaque aux géants
DROIT. En 2016, le Shawiniganais Karim Renno, co-associé fondateur du cabinet Renno & Vathilakis à Montréal, a lancé une poursuite contre Justin Bieber, représenté Anne-France Goldwater, démarré un recours collectif contre Loto-Québec et contre Air Canada, en plus de faire annuler une sentence arbitrale d’un ancien juge pour conflit d’intérêt.
Cette année faste a attiré les projecteurs sur lui, si bien que le média d’information juridique québécois Droit Inc. lui a décerné le titre d’avocat de l’année dans son palmarès des 15 meilleurs au Québec en 2016, devant notamment Me Anne-France Goldwater en deuxième position.
«C’est un très bel honneur, je ne pensais pas, en grandissant à Shawinigan-Sud, qu’un jour on me dirait que j’étais l’avocat #1 au Québec», a confié tout sourire le principal intéressé à l’Hebdo du St-Maurice. «Il n’y a pas de façon scientifique de déterminer ça. Je le prends avec un grain de sel, mais j’apprécie beaucoup la reconnaissance, ça me touche», ajoute-t-il.
Des dossiers d’envergure
Rappelons qu’il est l’avocat derrière la poursuite de l’entreprise montréalaise Team Productions contre Justin Bieber qui, après avoir annulé sa présence au Beach Club de Pointe-Calumet en août, avait lancé un Tweet diffamatoire à ses milliers d’abonnés prétextant des problèmes avec le promoteur.
Me Renno représente également Anne-France Goldwater dans sa poursuite contre le producteur de son émission «L’Arbitre», Télé Publique Studios, pour des rediffusions non autorisées.
C’est également lui qui a démarré une action collective contre Loto-Québec, représentant des millions de Québécois qui affirment que la Société d’État ne divulgue pas assez clairement les chances de gagner de certains billets. Il est également derrière un recours collectif contre Air Canada réclamant un montant de 240M$ pour une surcharge d’essence facturée à des passagers entre 2012 et 2014.
Puis, il a réussi à faire annuler une sentence arbitrale pour cause de conflits d’intérêts de l’ancien juge Jean-Louis Baudouin dans une affaire concernant des opérations minières dans le Nord-du-Québec.
«Et ce, tout en s’afférant religieusement à la rédaction de son blogue À bon droit et aux chroniques bimensuelles de Droit Inc. Bref, il est partout!», conclut Droit Inc. expliquant son choix.
De bouche-à-oreille
Karim Renno n’en est pas à sa première distinction. Il s’est notamment vu attribué des prix canadiens pour la qualité de son blogue et pour sa pratique. Il se retrouve fréquemment dans les palmarès des meilleurs avocats québécois, plus précisément en matière de litige commercial et corporatif.
C’est d’ailleurs son blogue qui a servi à le faire connaître. «La réputation d’un avocat se fait beaucoup de bouche-à-oreille. Ça prend des années à bâtir», explique-t-il.
«J’essaie d’y écrire tous les jours à propos de jurisprudence. Je partage mes connaissances juridiques avec les autres, tant les juristes que les non-juristes. Au fil du temps ça a pris beaucoup de popularité.»
Inscrit en droit sur un «coup de tête»
Son père étant anesthésiste au centre hospitalier situé à Shawinigan-Sud, c’est là qu’il a grandi. Il a fréquenté l’ancienne école primaire Saint-André, puis le Séminaire Sainte-Marie, avant d’entreprendre des études collégiales au Collège Laflèche à Trois-Rivières qu’il a terminées au Collège Shawinigan.
«La Mauricie c’est la maison pour moi. Mes parents sont encore là, mon frère y vit encore.» Pour la petite histoire, son frère est musicien et producteur, notamment dans l’organisation du festival de la solidarité musicale Widewood à Shawinigan.
«Je n’étais pas nécessairement attiré par le droit en terminant mes études collégiales, mais je cherchais un domaine qui m’ouvrirait potentiellement des portes», explique-t-il. «J’avais plusieurs professeurs que me disaient que j’avais de bonnes habiletés de communicateur. (…) Sur un coup de tête je me suis inscrit en droit à l’Université de Sherbrooke et je suis tombé absolument amoureux, j’ai trouvé ça fascinant.»
En février 2015, il a co-fondé le cabinet Renno & Vathilakis au centre-ville de Montréal spécialisé en litige civil et commercial et en action collectives. Le cabinet compte maintenant 11 employés.
«Dans mon domaine, les gros dossiers ça dure des années. Je dois continuer à les pousser de l’avant. Tout ça se continue en 2017», conclut Me Renno. Une autre bonne année de travail devant donc.