Six enfants à la cabane

ACÉRICULTURE. Quand le printemps revient, c’est toute la famille Bouchard qui s’active à faire fonctionner la cabane à sucre familiale située à même la cour-arrière de la maison. L’érablière Parcelles de Soleil à Hérouxville, c’est Éric Bouchard, Isabelle Thiffeault et… leurs six enfants.

Amélie (13 ans), Sophie (15 ans), Olivier (17 ans), Guillaume (19 ans), Jonathan (20 ans) et Pierre-Alexandre (21 ans) ont grandi avec la cabane à sucre que leur arrière-grand-père a construite.

«Moi j’entaille, j’aménage la forêt, je bûche. J’aide un peu à bouillir. Je fais un peu de tout», explique Jonathan. «Nous sommes les seuls dans notre groupe d’amis à avoir une cabane à sucre», explique son frère Olivier. «C’est une chance d’avoir accès facilement aux produits. Ça rassemble la famille aussi», croit-il.

«Je pense que ça nous apprend l’autonomie et l’organisation. Il y a toujours quelque chose à faire», ajoute Sophie. «Mon frère me montre à entailler», renchérit Amélie.

Les parents, qui ont chacun leurs tâches respectives, agissent un peu comme des gestionnaires  de ressources humaines à l’approche des sucres. «On essaie de cibler les tâches selon les intérêts de chacun», explique la maman Isabelle Thiffeault. «Tout le monde collabore, ça leur permet d’apprendre. Ils n’ont pas les deux pieds dans le même bottine!»

L’étape préférée de tous? Goûter!

«C’est la famille la plus unie que j’ai vue», observe Alexia Therrien, 18 ans, copine de Jonathan depuis près de deux ans. «Ça a l’air tellement stressant! Ils courent pour gérer tout ça, c’est énorme. Il n’y en a pas un qui ne met pas la main à la pâte.»

De génération en génération

Au départ, la terre à bois achetée en 1983 était le projet de retraite du grand-père d’Éric,  Alexandre Bordeleau. La cabane à sucre est devenue un passe-temps pour lui et sa femme Marie-Rose Roy, qui s’occupait surtout des repas pour la famille en visite tous les week-ends.

«Les premières années, on ramassait l’eau d’érable avec un cheval, ensuite c’était avec une motoneige», se souvient Éric Bouchard, qui avait alors 13 ans.

C’est en 1994 qu’Éric Bouchard et Isabelle Thiffeault, qui venaient de terminer leurs études à l’Institut de technologie agroalimentaire de St-Hyacinthe, ont pris la relève. La cabane à sucre est, depuis ses débuts, un lieu de rencontre privilégié pour la famille élargie.

«J’aimerais reprendre la cabane à sucre», souligne fièrement Jonathan Bouchard, 19 ans. C’est là une motivation de plus pour les parents à investir temps et argent dans cette érablière qui a subi de nombreuses améliorations au fil du temps.

«Depuis que Jonathan en fait plus au niveau de l’entaillage, de la gestion des érables, de l’aménagement, ça fait une différence», raconte sa mère. «On travaille beaucoup pour les générations futures», poursuit-elle.

La petite érablière compte aujourd’hui 1200 entailles. On aimerait augmenter la production à 2200 entailles dès l’année prochaine.

De l’eau d’érable aux tablettes

Sirop, maïs soufflé, chocolats, sucre d’érable, beurre, tire, caramel, gelée, vinaigrette, marinade, poivre, granulé, bonbons, amandes pralinées, cornets… La famille a choisi de transformer les produits de l’érable elle-même, à même la cabane.

Pour le moment, la cabane à sucre familiale n’est pas ouverte au public, mais les intéressés sont invités à aller acheter leur produit de l’érable sur place, au 1000 chemin Grande-Ligne, à Hérouxville, ou encore à l’épicerie locale. Maintenant que les enfants sont plus vieux, on songe à ramener les repas à la cabane..