Un pharmacien de Shawinigan radié pour deux ans
Un pharmacien de Shawinigan a été radié pour une période de deux ans pour avoir notamment détourné à même les stocks de sa pharmacie des substances psychotropes pour son usage personnel.
De décembre 2013 à septembre 2015, Christian Rivard a reconnu avoir fait un usage immodéré de substances psychotropes; d’avoir fait défaut de s’abstenir d’exercer la pharmacie dans des circonstances ou états susceptibles de compromettre la qualité de son exercice ou de ses actes ou l’honneur ou la dignité de la profession; d’avoir détourné des substances psychotropes, à même les stocks de sa pharmacie, pour son usage personnel; et enfin, d’avoir fait défaut de mettre en place dans sa pharmacie les mesures de sécurités requises afin de préserver l’intégrité de ses inventaires et médicaments.
Exerçant sa pratique dans le secteur Saint-Georges-de-Champlain, Christian Rivard a plaidé coupable aux quatre chefs qu’on lui reprochait. Fait à noter, il s’agissait d’une récidive pour le pharmacien. Membre de l’Ordre des pharmaciens du Québec depuis 1995, il avait plaidé coupable en juin 2012 à deux infractions similaires, soit usage immodéré de substances psychotropes et détournement de stupéfiants à même l’inventaire de sa pharmacie. Il avait été alors condamné à deux amendes de 12 500$.
Une rechute en 2013
Lors de l’audience devant le Conseil de discipline, Christian Rivard a reconnu avoir fait une rechute en décembre 2013 suite à des difficultés financières et personnelles. Cette rechute se poursuivra jusqu’en septembre 2015 où il entre dans un centre de désintoxication pour une cure fermée de six semaines.
Reconnaissant sa dépendance aux amphétamines et aux opiacés, Christian Rivard a souligné par contre qu’il n’a jamais falsifié l’inventaire, ni créé de fausses prescriptions ou utilisé quelque stratagème pour cacher sa consommation.
Exprimant des regrets devant le Conseil et qualifiant sa conduite d’inacceptable, Christian Rivard a plaidé son absence de consommation depuis la fin de sa cure fermée à l’automne 2015 comme en fait foi un test de dépistage hebdomadaire auquel il est assujetti.
La sentence de deux ans était une recommandation conjointe de l’accusé et du Syndic de l’Ordre. Le Conseil de discipline devait évaluer si la sanction était déraisonnable, contraire à l’intérêt public, inadéquate ou de nature à déconsidérer la justice. Citant des cas semblables où des pharmaciens avaient écopé de sanction allant de 3 ans à 4 ans et demi, le Conseil a néanmoins décidé d’y aller avec la période de deux ans.
Dans le jugement rendu le 28 février 2017, le Conseil de discipline de l’Ordre reconnait l’excellente collaboration offerte par le fautif. Celui-ci dit toujours adoré sa profession et aimerait y retourner un jour mais il reconnait qu’il n’est pas encore prêt pour le moment. Dans sa décision, le Conseil juge que cette affaire ne relève pas d’un problème d’honnêteté ou d’intégrité de la part de Christian Rivard.
Outre sa radiation de deux ans, Christian Rivard devra se soumette à diverses telles de se soumettre à des tests de dépistage sans préavis durant les cinq prochaines années. Notons que pharmacien fautif a vendu sa pharmacie en mai 2016.