Apprendre le français autrement

ÉDUCATION. Que ce soit des meurtres et mystères ou des activités créées de toutes pièces en lien avec la série Sherlock Holmes ou encore la Deuxième Guerre mondiale… Chantal Lapolice a toujours mille et un projets en tête pour intéresser les adolescents au français.

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«Même après 25 ans, la veille de la rentrée on dort mal, on a des papillons dans le ventre! Il y a toujours une fébrilité», explique l’enseignante originaire de Grand-Mère. Elle enseigne le français en deuxième secondaire à l’école Val-Mauricie de Shawinigan-Sud depuis plus de 20 ans.

Passionnée, elle replonge dans ses projets avant la fin des vacances. Avec sa collègue Karen Lapointe, elle concocte des activités originales. «On essaie de passer le français à travers des thématiques qui plaisent tant aux garçons qu’aux filles», explique-t-elle. «On commence l’année avec un meurtre que les élèves doivent résoudre parce que tous les détectives sont en vacances!», explique-t-elle.

Pendant les quinze dernières années, ses étudiants ont été plongés dans l’univers de la Deuxième Guerre mondiale et de celui d’Anne Frank par différents projets et sorties, un univers que les enseignantes délaissent tranquillement. Celui de la série Sherlock Holmes est quant à lui développé plus en profondeur.

Croire à la réussite de ses élèves

Chantal Lapolice croit fermement qu’elle a le devoir de croire en «l’enfant» à qui elle enseigne et ce, dès le premier regard. La porte de sa classe est ouverte plusieurs midis par semaine. «Il faut valoriser l’effort», estime-t-elle.

Même si l’exigence et la rigueur sont au centre de son enseignement, le plaisir n’est pas négligé. «Je peux m’amuser avec eux, monter sur une table… toujours avec une idée derrière la tête!»

L’enseignante s’implique aussi dans les activités sociales de l’école. «Si le personnel est heureux, les élèves le seront. Au premier cycle, on s’appelle plutôt… le "premier cirque"!»

Et les aimer…

Les élèves qui entrent dans sa classe sont âgés de 13 ou 14 ans. La crise d’adolescence, elle connait. «C’est la période où ils testent les limites», sourit-elle.

Comment arriver à les captiver? «Ce n’est pas compliqué… il faut les aimer. Croire en eux. Il faut accorder une attention particulière à chacun, du plus gêné dans le fond de la classe, au plus tannant, du plus performant, à celui qui a énormément de difficulté. Je m’oblige à avoir un petit quelque chose de spécial avec chacun», confie-t-elle. Être rigide tout en s’amusant, c’est l’équilibre qu’elle a trouvé pour gagner leur respect.

«J’aime encore mon travail. J’aime encore les jeunes et j’ai encore des idées. Tant que ce sera là, je vais continuer», sourit-elle, à quelques heures de la rentrée scolaire.