Société Saint-Vincent-de-Paul: De bénéficiaire à bénévole
COMMUNAUTÉ. Madeleine Savard est bénévole depuis huit ans à la Société Saint-Vincent-de-Paul de Shawinigan. Ayant elle-même eu recours aux services de l’organisme, elle est bien consciente de son importance dans le quotidien des plus démunis.
À bientôt 70 ans, Madeleine «Mado» Savard pourrait très bien rester chez elle. Elle choisit de donner une journée par semaine à l’organisme de Shawinigan. Son rôle au service d’aide alimentaire consiste principalement à distribuer les certificats-cadeaux d’épicerie aux plus démunis.
«J’ai la satisfaction d’avoir aidé quelqu’un qui est dans le besoin, comme je l’ai été. C’est gratifiant et ça aide à garder le moral», raconte-t-elle.
Elle se reconnait dans ceux qui viennent chercher de l’aide. «Ils sont gênés, ils rentrent de reculons.» D’ailleurs, elle porte peut-être plus attention que d’autres aux signes d’une grande pauvreté qu’on essaie de cacher. «Je le remarque quand quelqu’un n’a pas de bas dans ses souliers l’hiver.»
Quand il ne reste plus de pain…
C’est après son divorce qu’elle a emménagé seule avec ses enfants. Elle a toujours cumulé de petits boulots malgré différents problèmes physiques. Mais vient un temps où les mois passent et les expériences de travail s’espacent sur le curriculum vitae… ce qui effraie souvent les employeurs.
«Aussitôt que tu as été sur l’aide sociale une fois, ton CV tombe dans le vide. Il faut que les employeurs donnent une chance aux personnes qui veulent travailler, même si c’est un travail qu’ils n’ont jamais fait avant», croit-elle. «Ce n’est pas plaisant d’être sur l’aide sociale. Quand je n’arrivais pas à me trouver un travail, je faisais du bénévolat. Je voulais au moins redonner ce que la société me donnait.»
C’est à l’âge de 61 ans, devant l’évidence, qu’elle s’est rendue à la Société Saint-Vincent-de-Paul de Shawinigan pour la première fois. «Je n’avais plus rien. Du pain et de la margarine. À un moment, tu as beau couper la cenne en deux comme disait ma mère, tu arrives à un point où tu n’as vraiment plus rien quand tu as payé toutes tes factures», se souvient-elle.
Ce n’est que peu de temps après, il y a huit ans, qu’elle a décidé de s’impliquer comme bénévole. Même si elle n’utilise plus les services, elle continue de donner de son temps chaque semaine.
La richesse d’un organisme
La société Saint-Vincent-de-Paul de Shawinigan compte environ une soixantaine de bénévoles. «C’est une richesse pour toute la société», estime le président Yves Carbonneau. «C’est payant d’aider les démunis!»