Super-clinique: déçu, le milieu réfléchit à la suite

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SANTÉ. La Coopérative de solidarité santé Le Rocher, qui devait accueillir la super-clinique dans ses locaux, et le CIUSSS MCQ se disent évidemment déçus que le projet ne voie pas le jour, du moins pas dans les prochains mois et peut-être pas sous forme de super-clinique.

«Tout était en place pour que ça se réalise, mais ça prend un ingrédient spécial: la mobilisation de la communauté», explique de son côté Valérie Provencher, porte-parole pour le CIUSSS MCQ.

«Nous devons avouer que c’est un projet que nous aurions souhaité et pour lequel nous avons déployé des efforts», ajoute-t-elle. Il faut maintenant réfléchir avec les médecins et la communauté à une stratégie viable qui va permettre aux gens d’avoir accès à un médecin de famille.»

Vaste espace vide

Dans les dernières années, la Coopérative de solidarité santé Le Rocher a aménagé, dans son sous-sol, un espace de 10 000 pieds carrés au coût de 500 000$, dans l’espoir notamment d’y accueillir la super-clinique.

«C’est très décevant, c’est certain», laisse tomber le directeur Gabriel Sansoucy, qui dit néanmoins comprendre la situation des médecins. «C’est sûr que financièrement c’est un coup dur pour la Coop. On se retrouve avec 3500 pieds carrés à louer.»

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«Je garde espoir»: Julie Boulet y croit encore

SANTÉ. De son côté, la députée de Laviolette Julie Boulet n’est pas prête à dire que la super-clinique ne verra jamais le jour. Elle a espoir qu’il sera possible de rassembler, tôt ou tard, les effectifs médicaux nécessaires à ce projet qui lui est cher.

«Il y avait deux enjeux pour ce projet: la radiologie et les effectifs médicaux. Le ministre Barrette a fait un pas de géant en offrant la radiologie. Maintenant, là où il y a un problème, c’est au niveau des effectifs médicaux. Il n’y en a pas suffisamment pour couvrir les 84 heures», reconnait-elle.

«Nous n’avons pas été optimistes sans raison. Au départ, les médecins du territoire étaient partants, mais il semblerait qu’ils ne le sont plus.»

Julie Boulet.

Elle souligne au passage les efforts du ministre Gaétan Barrette pour attirer plus de médecins dans la région pour ce projet. «Il avait autorisé l’année dernière trois recrutements de médecins pour la Coop à Grand-Mère et la Table a décidé de les envoyer ailleurs», souligne-t-elle.

«Lorsqu’il y aura du recrutement d’effectifs, donc plus de médecins disponibles, ce n’est pas exclu qu’ils pourraient se regrouper en GMF-R», envisage-t-elle encore. Elle souligne par ailleurs que les nouveaux médecins à Grand-Mère ne seront pas tenus de faire des Aides médicales particulières (urgence ou obstétrique, par exemple), ce qui leur permettra de couvrir plus d’heures sur place.

«Le ministère a fait tout ce qu’il pouvait, il est allé très loin», souligne-t-elle. «Pour l’instant il y a comme un blocage. Nous allons continuer à chercher des solutions. J’ai encore bon espoir. Ce serait vraiment un projet adapté aux besoins de la population.»

Pas question de fermer l’urgence Laflèche d’ici là

D’ici à ce qu’un projet du genre voit le jour, pas question de fermer la Clinique médicale ambulatoire de Grand-Mère (CMAGM). «Tout le monde sait qu’on doit éventuellement sortir l’urgence de l’hôpital à Grand-Mère. (…) L’urgence va rester là tant qu’il n’y aura pas de solution alternative», indique Julie Boulet.

Le CIUSSS MCQ souhaite en effet faire du Centre d’hébergement Laflèche exclusivement un milieu de vie. Pour ce faire, il faudra éventuellement libérer des espaces occupés actuellement par certains services, dont la clinique ambulatoire.

Chaque année, informe le CIUSSS MCQ, environ 1500 des patients qui consultent à la CMAGM sont sans médecin de famille, alors que les 4200 autres usagers (soit 72% de la clientèle de la clinique) en ont un. En collaboration avec les médecins et les pharmaciens de la communauté, le CIUSSS MCQ entend poursuivre ses efforts pour trouver une alternative autre que l’urgence pour ces 1500 personnes.