Dans les coulisses du gouvernement canadien

POLITIQUE. Dans la dernière année, la Shawiniganaise Amélie Cossette a eu un accès privilégiée à la Chambre des communes du Canada à travers ses fonctions de page. Seulement 40 candidats à travers le pays sont sélectionnés pour ce programme qui permet à des étudiants de première année de travailler en soutien aux députés du Parlement, en toute impartialité.

«C’est une expérience que je ne pourrai jamais revivre dans ma vie, à moins d’être députée», explique la jeune femme de 21 ans, enchantée par son expérience qui tire à sa fin.

Chaque année, quelques centaines de personnes postulent pour ce programme. Amélie Cossette, étudiante en étude des conflits et droits humains à l’Université d’Ottawa, est la seule de la Mauricie, et possiblement la première de Shawinigan, à avoir été retenue à la suite d’un long processus.

La Shawiniganaise Amélie Cossette.

«Le rôle des pages est d’assister le président de la Chambre des communes et ses adjoints, les greffiers ainsi que tous les députés et leurs assistants. Nous avons plusieurs postes de travail, le plus connu est celui dans la Chambre des communes, devant le président. Les députés peuvent par exemple lever la main pour nous demander des documents, des notes ou même un verre d’eau quand ils ne peuvent pas sortir», explique-t-elle.

Le programme est reconnu pour être très impartial. «Quand il y a un débat, si tu es d’accord ou pas avec un parti, il ne faut pas que ça paraisse. Ils nous font confiance aussi pour la confidentialité, puisqu’on entend beaucoup de choses…», confie-t-elle.

Voir l’histoire s’écrire devant ses yeux

Dans la dernière année, la Shawiniganaise s’est donc retrouvée aux premières loges de différents événements hors de l’ordinaire, à commencer par une rencontre d’une heure avec le premier ministre Justin Trudeau.

«Nous avons vécu plein de moments très émouvants cette année, par exemple, quand les athlètes olympiques ont reçu leurs remerciements après les Jeux d’hiver. J’étais aussi là quand ils ont adopté le projet de loi pour la légalisation de la marijuana. Nous avons vu le président Macron et des présidents de plusieurs pays, j’ai vécu un marathon de votes de 36 heures… ce sont plein de moments qui ont rendu cette expérience inoubliable. Tu vois l’histoire se dérouler devant tes yeux», explique-t-elle.

Ce qu’elle a le plus apprécié dans ses fonctions? La frénésie de la période de questions! «La première fois, c’est vraiment impressionnant! Ça crie, ça argumente, c’est une adrénaline intéressante», explique-t-elle.

Tout au long de l’année, elle a pu apprivoiser l’appareil gouvernemental qui l’impressionnait tant, tout en tissant des liens d’amitiés solides avec les autres pages de partout au Canada.

Sa participation à ce programme a aussi changé sa perception de la politique. «Les députés sont de vraies personnes, qui travaillent de 7h le matin à 10h le soir, ce sont des passionnés. La société n’est pas parfaite, mais ils font de leur mieux», estime-t-elle.

Et après?

Cette expérience de vie lui a certainement donné la piqûre de la politique. «Je veux terminer mes études et gagner de l’expérience, mais ça m’a donné envie de retourner au Parlement. J’ai commencé à penser sérieusement à la politique», confie-t-elle.

Les causes qui lui tiennent le plus à cœur sont celles des femmes, des autochtones et des personnes handicapées. «Je veux améliorer la vie des gens.»

Si elle a entendu parler par hasard du Programme des pages, elle souhaite maintenant le faire connaître aux jeunes de sa région.

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François-Philippe Champagne fier

Le député fédéral de Saint-Maurice-Champlain et ministre de l’Infrastructure et des Collectivités, François-Philippe Champagne, n’est pas peu fier de voir une représentante de Shawinigan à la Chambre des communes.

«Les pages ont un rôle fondamental. Ils sont les seuls qui peuvent être dans la Chambre des communes avec les élus. Ils travaillent en équipe avec nous», explique-t-il. «C’est une belle expérience humaine et éducative pour des étudiants de côtoyer ainsi le processus parlementaire. Ça me fait chaud au cœur d’avoir quelqu’un de la région», souligne-t-il.