Mérule pleureuse: enfin de l’aide
HABITATION. Après plus de quatre ans de revendications, les propriétaires de bâtiments contaminés par la mérule pleureuse, ce champignon surnommé «le cancer du bâtiment», voient la lumière au bout du tunnel. Dès octobre, un programme d’aide financière offrira jusqu’à 100 000$ pour absorber le coût des travaux de décontamination d’une propriété.
C’est le 17 août, dans le secteur Grand-Mère à Shawinigan, que la ministre responsable de la Protection des consommateurs et de l’Habitation, Lise Thériault, a lancé le Programme d’intervention résidentielle – mérule pleureuse, en compagnie de la ministre du Tourisme, ministre responsable de la région de la Mauricie et députée de Laviolette, Julie Boulet.
«L’achat d’une maison représente généralement l’investissement le plus important d’une vie. J’avais promis aux propriétaires dont la résidence a été contaminée par la mérule pleureuseque nous allions trouver des moyens pour traverser cette épreuve», a dit Mme Thériault.
«Tout comme ce fut le cas avec les ménages aux prises avec la pyrrhotite, la Société d’habitation du Québec (SHQ) soutiendra les propriétaires touchés», s’est réjoui Julie Boulet.
Ce projet-pilote, qui sera révisé au fil des ans, est un premier pas pour réduire le fardeau financier des propriétaires de bâtiments admissibles. Ceux-ci pourraient recevoir une aide financière maximale de 100 000$, selon le type d’intervention pour procéder aux travaux nécessaires.
Le programme est doté d’une enveloppe de 5M$ sur trois ans. Québec est la première province à mettre en place un tel programme d’aide. Ce montant contribuera également à poursuivre la recherche et l’expertise sur la mérule pleureuse, à préciser le nombre de cas au Québec et à valider l’efficacité du projet-pilote.
Selon les modalités du programme, l’aide financière couvre, notamment, jusqu’à 75% du coût des travaux jusqu’à un montant maximal de 100 000$ pour une reconstruction, et jusqu’à 75 000$ pour les autres cas. Les propriétaires doivent remplir un formulaire en ligne auprès de la SHQ.
Des larmes de joie
Stress, problèmes de santé, difficultés financières… L’émotion était palpable dans la salle où étaient rassemblés plusieurs propriétaires de maisons aux prises avec la mérule pleureuse sur le territoire de la Mauricie.
«C’est beaucoup d’émotions», souffle Marie-Andrée Trudel, une citoyenne de Saint-Tite qui vit avec le champignon depuis au moins quatre ans. «C’est une belle avancée pour mon cas, mais aussi pour plusieurs autres personnes au Québec», ajoute-t-elle, soulagée.
Le président de Mérule pleureuse Québec, Maxime Boivin, s’était aussi déplacé pour l’occasion. «Nous sommes extrêmement heureux. Ça fait quatre ans et demi que nous militons. C’est un très grand pas vers l’avant. Nous sommes très satisfaits de ce premier programme-pilote, qui sera amené à être bonifié.»
Selon lui, la Mauricie est l’une des régions les plus touchées au Québec. «Il doit y avoir au moins une quinzaine de cas ici.»
Difficile de dire si les propriétaires qui ont déjà réalisé des travaux de décontamination pourront être admissibles au programme d’aide financière de façon rétroactive. «Ce sera du cas par cas», indique la ministre.
À lire aussi: Lueur d’espoir pour le cancer du bâtiment (dossier de 2016)