La tourbière du Lac-à-la-Tortue prise en charge

ENVIRONNEMENT. L’organisme de bienfaisance Conservation de la nature Canada (CNC) annonce la protection d’un territoire supplémentaire de 27 kilomètres carrés dans la tourbière de Lac-à-la-Tortue, un projet de 4M$. Le site chevauche les municipalités de Shawinigan, Notre-Dame-du-Mont-Carmel, Saint-Narcisse, et Saint-Maurice.

L’organisme conservait déjà une portion du site de 15 kilomètres carrés, ce qui porte à 43 kilomètres carrés l’espace protégé, en plus de la réserve écologique, qui est sous la supervision du gouvernement provincial. La tourbière du Lac-à-la-Tortue est la plus grande tourbière de la vallée du Saint-Laurent.

«Au total, environ 75 % des milieux humides de ce secteur sont dorénavant protégés», indique explique Patrice Laliberté, chargé de projet à Conservation de la nature Canada.

L’organisme a fait l’acquisition de ce terrain appartenant auparavant à la société de gestion d’actifs forestiers Solifor. «Nous avions des discussions depuis plusieurs années avec eux parce que nous souhaitions protéger le site», indique M. Laliberté.

Pour ce projet, le gouvernement du Québec offre un montant de près de 2,2M$ alors que le gouvernement du Canada offre un montant de près de 1,8M$. D’autres partenaires contribuent également à la protection de ce territoire.

L’importance des milieux humides

«Les milieux humides sont des sites qui nous rendent de nombreux services écologiques, notamment pour la séquestration du carbone. Ce sont aussi des réservoirs d’eau qui peuvent éviter des inondations lors de fortes pluies», explique Patrice Laliberté.

«Cette acquisition sauvegarde un milieu naturel d’une grande richesse, constitué principalement de tourbières et qui abrite des plantes en situation précaire, comme la woodwardie de Virginie et l’utriculaire à scapes géminés, toutes deux susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables», poursuit-il. «On y retrouve également plusieurs espèces d’orchidées, de plantes carnivores et d’éricacées tels que le Kalmia et les bleuets. Le reste est composé d’une mosaïque de forêts de résineux et d’îlots boisés abritant parfois de grands pins matures.»

L’orignal, l’ours noir et le cerf de Virginie sont les grands mammifères qui fréquentent ce vaste site. De plus, on retrouve plusieurs mares et marécages qui abritent de nombreuses espèces de sauvagines, dont le canard noir et la sarcelle à ailes bleues. On y a également observé la grue du Canada à maintes reprises au cours des dernières années.

Des chercheurs universitaires étudient l’évolution de la tourbière ainsi que les processus écologiques et physiques qui s’y déroulent.