Objectif? Bâtir des ponts entre Shawinigan et la Chine

ÉCONOMIE. Rares sont les villes qui procèdent à l’embauche d’une ressource dont le mandat, à temps plein, est de développer les échanges avec l’empire du Milieu. Depuis juin, Shawinigan compte sur l’expertise de Jia Qi Wu, nouvelle coordonnatrice du développement culturel, touristique et économique avec la Chine.

Jia Qi Wu est une passionnée d’art, d’histoire et de découvertes culturelles. Elle parle le mandarin, l’anglais et le français. Elle cumule plusieurs années d’expérience en culture et en tourisme ou pour des entreprises, des gouvernements et des organismes. Elle a  notamment travaillé pour les Nations Unies à Genève ou l’Ambassade du Canada en Chine. Elle est habituée, de par ses expériences, à établir des liens entre les deux pays, que ce soit d’un angle économique ou culturel.

Depuis son entrée en poste, son temps est partagé entre Culture Shawinigan (50%), l’Office de Tourisme, Foires et Congrès de Shawinigan (25%) et la Ville de Shawinigan (25%).

Elle a été approchée à la suite de l’événement «Passeport pour… la Chine» organisé par Culture Shawinigan en 2017. Elle a également pris part à la mission économique de Shawinigan en Chine en avril dernier, qui s’est conclue par la signature d’une entente de coopération entre la ville de Qingyang.

Attirer des entreprises… et de la main d’œuvre!

L’un des rôles de la coordonnatrice est de faciliter l’implantation d’entreprises chinoises à Shawinigan. Déjà, certaines se sont montrées intéressées. «Je regarde pour le terrain, l’électricité, les taxes pour voir comment ils pourraient s’établir ici», explique la coordonnatrice. «C’est moins cher que dans les grandes villes comme Montréal ou Toronto», fait-elle valoir.

Est-ce que la main d’œuvre chinoise pourrait pallier à la pénurie dans certains secteurs à Shawinigan? La coordonnatrice estime que oui. «Ils sont prêts à envoyer de la main d’œuvre. Dans les champs, les hôtels, pour les ménages, par exemple. Ils sont prêts. Ils peuvent même apprendre la base du français avant de venir», explique-t-elle.

Elle prépare également une troisième mission économique en Chine en novembre prochain, où plus de 400 maires à travers le monde convergeront.

Enrichir les projets culturels de part et d’autre

Culture Shawinigan a déjà annoncé son désir de travailler avec la Chine pour son projet de comédie musicale Le Phénix, qui mettra en vedette les aventures d’Amos Daragon dès l’été 2019.

«Deux artistes professionnels chinois vont participer aux répétitions et au représentations. Nous allons inviter des compagnies chinoises à venir voir la première», explique Jia Qi Wu, décidée à élaborer une tournée en Chine avec ce produit culturel Shawiniganais.

Des échanges étudiants?

Puis, sur le plan touristique, Jia Qi Wu indique que la ville de Qingyang, qui compte plus de 2,5 millions d’habitants, propose déjà de faire visiter Shawinigan à des groupes d’adolescents de 12 à 15 ans l’hiver prochain. Ils pourront découvrir la nature et les sports d’hiver québécois. Les établissements scolaires de la région seront approchés pour évaluer la possibilité d’échanges culturels.

Gagnant-gagnant

À travers son mandat, d’un an pour le moment, comment compte-t-elle mettre Shawinigan en lumière auprès de son pays d’origine? «C’est une très belle ville avec un passé industriel. Comparativement aux grandes villes, la nature est à proximité, comme le parc national de la Mauricie et les chutes. C’est très attirant pour les Chinois», explique-t-elle. «L’automne coloré aussi très intéressant!»

Et que Shawinigan a-t-elle à retirer de la Chine? «Je crois qu’il faut de l’ouverture pour apprécier la Chine. Les gens ont encore des idées préconçues du 18e ou 19e siècle alors que c’est un pays s’est développé très vite. J’invite les gens à s’ouvrir, à connaitre la culture pour un meilleur échange entre les deux villes.»