Traitement des matières organiques: l’heure des choix
Biométhanisation ou compostage, la facture sera salée
ENVIRONNEMENT. La Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie (RGMRM) statuera d’ici le début de l’été sur le type de traitement qu’elle entend utiliser pour traiter ses matières organiques.
Dans sa Politique de gestion des matières résiduelles, Québec ordonne aux municipalités de recycler 60% de leurs matières résiduelles putrescibles d’ici le 31 décembre 2022. Un avant-projet doit cependant être déposé d’ici le 30 septembre 2019 en vue d’une approbation par le ministère de l’Environnement.
La RGMRM a le choix entre un procédé de biométhanisation ou la méthode de compostage, à aire ouverte ou fermée. Les 39 municipalités membres en Mauricie génèrent quelque 35 000 tonnes de matières putrescibles (restes de table, rognures de gazon ou de plantes et feuilles mortes) par année.
L’option de la biométhanisation, générant du biogaz pouvant être réutilisé sous forme d’énergie, était estimée à environ 90 millions$ en 2017 selon une déclaration du président de la RGMRM de l’époque, René Goyette.
En mai dernier sur la Rive-Sud de Montréal, les MRC Marguerite-D’Youville, Vallée-du-Richelieu et Rouville ont inauguré leurs installations de biométhanisation pouvant traiter 35 000 tonnes de matières organiques. Un projet de 58 millions$ financé à près de la moitié par le gouvernement du Québec.
En comparaison dans la région des Cantons de l’Est, les MRC de Brome-Missisquoi, Haute-Yamaska, Memphrémagog et du Haut-Richelieu ont opté pour une installation de compostage à aire ouverte. Inauguré en septembre dernier au coût de 12 millions$ (dont 4 millions$ en subvention), le site traite 18 000 tonnes de matières organiques. Par une règle de deux, c’est donc dire qu’un projet similaire en Mauricie avoisinerait les 25 millions$.
À ce montant, il faudra ajouter près de 10 millions$ pour l’implantation des bacs bruns. Pour chaque propriétaire, l’arrivée de cette nouvelle forme de collecte se traduira par une nouvelle taxe de service d’environ 35$ par année selon les plus récents chiffres disponibles.
Champlain intéressée?
Administrateur à la RGMRM et maire de Champlain, Guy Simon avait signalé dès le départ du processus l’intérêt de sa municipalité à accueillir le futur site de compostage mais pas à n’importe quelles conditions.
«L’odeur fait partie de nos préoccupations explique M. Simon. Pour un site ouvert, il faut qu’il soit à assez bonne distance des résidences alors que pour un site fermé, tu es à côté et ça ne sent rien.» Dans ce dernier cas, le maire de Champlain parle d’une facture estimée à près de 35 millions$.
L’autre municipalité membre de la RGMRM qui dispose aussi d’un site d’enfouissement, Saint-Étienne-des-Grès, n’a jusqu’ici démontré aucun enthousiasme à recevoir le futur site de compostage.