Utiliser le multimédia pour rapprocher les peuples

LA TUQUE.  Avec son centre Sakihikan, situé aux abords du lac Saint-Louis de La Tuque, la Haute-Mauricie vient dire aux visiteurs d’ici et d’ailleurs qu’ils ont toutes les raisons du monde de s’y arrêter.

L’amphithéâtre naturel va revivre, lui qui a connu ses heures de gloire dans les années 60 et 70, à l’époque des 24 heures de nage de La Tuque.

Le coup d’envoi a été donné le 21 juin, lors de la Fête nationale des autochtones. L’innovatrice présentation vidéo sur écran d’eau de l’été dernier avait fait sensation. Le concept sera d’ailleurs utilisé pour des événements multimédias tout au long de l’été.

«C’est un nouveau projet. On va présenter les trois premières saisons atikamekw. Suivront les trois prochaines saisons sous une autre vidéo. Tout au long de l’été, on va voir des projections », fait savoir Pamella Renaud, coordonnatrice du centre Sakihikan.

Ces projections seront effectuées sur l’écran d’eau, au centre du lac. Les équipements ont été acquis par le Centre d’amitié autochtone de La Tuque. Ceux qui avaient été conquis par le spectacle multimédia lors de l’ouverture du centre Sakihikan au début du mois de septembre 2018 en auront encore plein les yeux et les oreilles. On veut en faire un gros spectacle communautaire.

Cette présentation sera diffusée trois fois par soir, trois soirs par semaine, les mercredis, vendredis et samedis, à la tombée du jour, jusqu’en octobre. «Il y aura toujours quelque chose pour les touristes, les passants», remarque Laurianne Petiquay, directrice générale du Centre d’amitié autochtone de La Tuque (CAALT), l’organisme responsable du centre Sakihikan.

«C’est le début de notre projet, qui va grossir», envisage Mme Renaud.

Comme dans un pow-wow

À preuve, on a vu le lancement, le 21 juin, d’une activité de réalité virtuelle dans une salle du centre Sakihikan. Assis autour de tambours, avec des lunettes spéciales, les participants pourront vivre la réalité d’un pow-wow de Wemotaci. Cette expérience éducative sera présentée en permanence : «C’est vraiment immersif, avec le son. Ça raconte aussi ce qu’est le pow-wow», annonce Pamella Renaud.

«Ça permet également de faire la promotion du pow-wow», enchaîne Laurianne Petiquay.

«Le centre va permettre aux touristes qui sont de passage, mais qui ne veulent pas faire la route jusqu’à Wemotaci, de vraiment vivre une immersion totale du pow-pow et de le vivre», pense Pascale Gilbert, chargée de projets en mobilisation au CAALT.

Aussi, au cours de la saison estivale, à raison de trois soirs par semaine, on verra au centre du lac Saint-Louis des présentations multimédias en français et en atikamekw.

Le mardi soir, en partenariat avec Ville de La Tuque, il sera possible d’assister à des présentations de films en plein air sur le site du lac Saint-Louis.

L’exposition «Regalia», en juillet, tout le tour du lac Saint-Louis, portera sur les danseurs traditionnels atikamekw et leurs impressionnants costumes.

Il y a bon nombre de nouveautés qui seront éventuellement présentées, dont la location de cannes à pêche et d’embarcations.

«On veut que les gens l’utilisent à l’année. Les saisons changent et c’est comme si le décor changeait aussi», s’enthousiasme Laurianne Petiquay.

Cela avec, en toile de fond, le fait que l’Assemblée générale des Nations unies a proclamé 2019 «Année internationale des langues autochtones», une année qui coïncide avec le 45e anniversaire du CAALT.

Le tout vient rejoindre la vision du maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay, qui identifiait le Centre Sakihikan, comme l’un des trois pôles touristiques de la ville.

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Le saviez-vous?

Le centre Sakihikan est un projet d’économie sociale du CAALT. L’organisme a mis en branle ce projet en 2015 dans le but de doter la région d’un lieu de partage et d’échange.  L’édifice, auparavant connu sous l’appellation 0-100-20, a jadis été le théâtre des 24 heures de nage, dans le lac Saint-Louis, une compétition mondiale présentée dans les années 60 et 70.