Taiga Motors de retour à Shawinigan
SHAWINIGAN. Fraîchement sorti de l’Université McGill il y a six ans, Samuel Bruneau, Paul Achard et Gabriel Bernatchez, cofondateurs de Taiga Motors, avaient choisi Shawinigan et son Centre d’entrepreneuriat pour démarrer leur startup et concevoir le prototype de la première motoneige électrique. Voilà que la compagnie qui fera prochainement son entrée en bourse a décidé de revenir aux sources pour la construction de l’usine de production pour un projet total de 185 M$.
Bien que le choix du lieu est très avancé, le président et directeur général Samuel Bruneau n’a pas voulu confirmer l’endroit exact où sera construite l’usine à Shawinigan. Le début de la construction est prévu pour ce printemps, pour se terminer au printemps 2022.
L’usine sera dédiée à la production de masse de véhicules électriques pour sports motorisés, dont la motoneige, la motomarine et le côte-à-côte. Taiga Motors projette une production de 80 000 unités annuellement d’ici 2025. Lorsque l’usine sera en fonctionnement, une centaine d’emplois est projetée pour ce projet.
Une superficie de l’usine de 200 000 pieds carrés est prévue pour une première phase, et une deuxième phase pourra accroître la superficie à 340 000 pieds carrés.
Pourquoi avoir choisi Shawinigan? «Il y a plusieurs raisons. On a analysé plusieurs sites. Mais c’est le système qui se développe ici pour l’électrification des transports, affirme le président et directeur général Samuel Bruneau. On a déjà des sous-traitants dans la région avec qui on travaille pour nos composantes. On voyait une excellente accessibilité pour la main-d’œuvre pour la fabrication des motoneiges, et une belle disponibilité d’espace dans un endroit où la logistique est simplifiée.»
«C’est la concrétisation du rêve qu’on a eu en 2009 de créer le Centre d’entrepreneuriat pour aider des entrepreneurs.» -Michel Angers
L’entreprise BRP a annoncé jeudi un investissement de 300 M$ pour l’électrification de ses véhicules récréatifs. Comme M. Bruneau voit-il cette annonce? «On est heureux de voir qu’ils suivent nos pas. Ça fait cinq ans qu’on travaille sur notre produit et nous avons ici une motoneige 100% fonctionnelle qui entrera en production. Ultimement, on est content parce que c’est la mission de Taiga Motors d’accélérer l’électrification dans le hors route. Il y a une énorme demande dans le marché que Taiga seul ne pourra pas combler. On voit que les annonces des gros joueurs s’accélèrent après les nôtres, c’est très encourageant.»
Le modèle financier avec la Société de développement de Shawinigan et l’endroit du site seront annoncés ultérieurement. Des programmes de la Ville de Shawinigan pourront être disponibles pour l’entreprise.
«C’est toujours un plaisir de recevoir des promoteurs et des entrepreneurs qui désirent s’installer à Shawinigan. Je ne cache pas que ce matin, c’est assez spécial pour moi. Surtout lorsqu’il s’agit d’une startup qui s’est développée dans notre écosystème entrepreneurial et qu’elle s’inscrit dans une des quatre cibles de notre diversification économique: l’efficacité énergétique et les technologies vertes. Shawinigan souhaite la bienvenue à toute l’équipe de Taiga Motors», souligne Michel Angers, maire de Shawinigan.
Pour le maire Angers, le prototype deviendra la Tesla des motoneiges. «Quand les gars étaient partis de Shawinigan, oui il y a eu un pincement au coeur. Mais en même temps, c’est notre travail d’aider de jeunes entreprises comme celle-là avec notre Centre d’entrepreneuriat. Pour le retour, je donne tout le crédit au Service de développement économique. Luc Arvisais et son équipe sont toujours demeurés en contact avec eux. C’est la concrétisation du rêve qu’on a eu en 2009 de créer le Centre d’entrepreneuriat pour aider des entrepreneurs. Ça sera la plus grande consécration quand les gens de Taiga auront le vent dans les voiles avec les 80 000 unités en production annuellement.»
«C’est un genre d’annonce qu’on rêve comme développeur économique, opine le directeur du Service de développement économique Luc Arvisais. Ce genre d’annonce peut arriver une seule fois dans une vie. C’est la concrétisation de plusieurs années de travail. On les a vu travailler dans l’incubateur. Les gars ont toujours respecté le soutien qu’ils ont eu ici. Ils disaient qu’un jour, on aurait à se reparler et ils ont été de parole. Quand ils étaient prêts pour leur projet d’usine, ils ont frappé à notre porte. On s’est assuré de demeurer en contact lorsqu’ils ont pris la décision de retourner à Montréal.»