Vincent Villemure Duchesneau: de rêveur à entrepreneur
ENTREPRENEURIAT. « Pour la première fois depuis 2014, j’ai mon appartement, ma voiture, mon permis de conduire. Je me suis réinscrit à la RAMQ et ce printemps, je vais remplir ma première déclaration d’impôt depuis longtemps », lance en souriant Vincent Villemure Duchesneau.
Le jeune homme de 30 ans est de retour à Shawinigan depuis septembre dernier, sept ans après avoir mis le cap en minibus sur l’Amérique centrale dans l’espoir d’y démarrer, avec deux colocs de l’université, une auberge de jeunesse au Nicaragua
À l’époque, le projet avait fait l’objet de quelques reportages lorsque le trio d’aventuriers avait lancé une campagne de sociofinancement visant à récolter 15 000$. Finalement, les trois bacheliers, considérés par plusieurs comme des rêveurs, avaient bel et bien réussi leur pari en ouvrant en juin 2015 dans un petit village de pêcheurs, El Transito, le Free Spirit Hostel.
Mettant l’accent sur l’aventure, le yoga, le surf, le plaisir et les repas en groupe, l’auberge a rapidement été adoptée par les voyageurs à tel point qu’un second Free Spirit avait ouvert ses portes en avril 2019 à Puerto Engabao, en Équateur. « C’est comme un mini-resort tout inclus avec une ambiance familiale, mais à petit budget et pour les backpackers », résume cet ancien diplômé du Séminaire Sainte-Marie et du Cégep de Shawinigan.
Comme partout ailleurs, la pandémie en mars 2020 a provoqué la fermeture des établissements, mais les actionnaires, devenus six entre-temps, en avaient profité pour reconstruire l’auberge du Nicaragua sur un terrain adjacent. « La piscine, le bar, l’hôtel: tout est neuf et on a maintenant des chambres privées avec salles de bain. Quand on a rouvert en décembre 2020, c’était comme un Free Spirit 2.0 climatisé », raconte le natif du secteur Grand-Mère.
Des trois fondateurs, seuls Vincent Villemure Duchesneau et Karl Pineault font encore partie du groupe de propriétaires actuels. « On est tombé deux puis on est passé à quatre et avec la pandémie, on a décidé d’en accueillir deux autres. On est tous Québécois: deux de Montréal, deux de la Gaspésie et Karl qui est de Saint-Hyacinthe. »
« C’est le couple de Gaspésiens qui tient le fort présentement. De mon côté, ça faisait six ans que je n’avais pas vu ma famille à Noël. C’est un bon feeling de revoir mon grand-père. Ça fait du bien d’être proches de nos gens. Le dernier Noël a été très rassembleur malgré les consignes sanitaires en place », confie le bachelier en administration de l’Université Laval visiblement heureux de revenir en ses terres.
La formule des Free Spirit était à ce point populaire dans le circuit des auberges de jeunesse que les associés avaient des visées d’expansion avant que la Covid-19 ne vienne y mettre fin. « On avait des projets pour l’Amérique du Sud et dans l’Ouest canadien où on aurait remplacé le surf par du snowboard, du ski alpin et du vélo de montagne. Je faisais justement de la prospection au Canada quand la pandémie a éclaté. Ces projets sont tous sur la glace pour le moment, car ce n’est évidemment pas le meilleur temps pour se lancer dans le tourisme », termine Vincent Villemure Duchesneau.