Contrôle des insectes piqueurs: un taux d’efficacité de 87% à Shawinigan selon GDG
MOUCHES. La firme trifluvienne GDG Environnement évalue à 87% le taux moyen d’efficacité de son contrôle biologique des insectes piqueurs, réalisé à Shawinigan depuis le début du printemps.
Outre la chaleur par moments, l’été 2019 aura surtout été marqué par la présence de mouches et moustiques. Les gens qui ont été incommodés par leur présence n’ont pas eu la berlue, pense Richard Vadeboncœur, vice-président au développement des affaires chez des GDG Environnement: «On a eu des chiffres supérieurs à ce qu’on a vu dans les dernières années», rapporte le biologiste.
Un printemps qui a fait mouche
Le printemps a été assez froid, humide et la fonte du couvert de neige s’est faite de façon progressive et tardive avec la présence de beaucoup d’eau. «C’est ce que les moustiques et les mouches noires aiment bien […] C’est favorable à une grosse cohorte printanière», confirme M. Vadeboncoeur.
«C’est de loin notre seul choix au Québec, d’intervenir de façon intelligente, écologique, de travailler avec des produits 100% biologiques dans un cadre de développement durable» – Richard Vadeboncoeur
Certains printemps où le soleil et la chaleur sont très présents favorisent l’assèchement de l’eau dans les mares en forêt, mais ça n’a pas été le cas cette année. «Pour que la larve puisse se développer en mouche adulte, ça lui prend quelques semaines en eau froide. En été, ça va prendre sept jours à partir de l’œuf au stade adulte», poursuit-il. L’eau aura donc été présente assez longtemps pour favoriser l’émergence des mouches et moustiques.
Beaucoup de petits ruisseaux intermittents ont été alimentés par la fonte du couvert de neige, les précipitations et la fraîcheur, un facteur qui a alimenté l’abondance de mouches noires cette année.
«La nuisance a diminué passablement au cours des dernières semaines», rassure M. Vadeboncoeur. Ces insectes du printemps sont arrivés à la fin de leur vie et sont remplacés par des espèces estivales, qui se forment dans de petites mares d’eau, dans des terrains. Fort heureusement, ces espèces d’été ne sont pas aussi nombreuses, mais leur développement est rapide. La pluie d’ici la fin de l’été déterminera leur nombre.
Un bon bulletin
L’efficacité du traitement est très bonne parce que GDG y travaille depuis longtemps à Shawinigan. «C’est un projet que nous menons ici depuis 2012. Parce qu’on connait bien le territoire, une année comme 2019 où on part avec un handicap, c’est un peu plus facile. Il y a moins de perte de temps sur le terrain, chaque geste est maximisé. Disons que je suis content de ne pas avoir commencé cette année», analyse Richard Vadeboncoeur.
Shawinigan se distingue des autres contrats de GDG par l’immensité de son territoire. «À Lac-à-la-Tortue, ils sont dans les moustiques par-dessus la tête; à Saint-Gérard, c’est la petite mouche noire; et à d’autres endroits, ce sont les mouches noires qui viennent de la rivière Saint-Maurice.» Cette dernière, la simulium jenningsi de son nom scientifique, se caractérise par ses nuages de miniscules mouches qui virevoltent autour des têtes. «On a un taux d’efficacité de 95% pour celles-là.»
Les résultats globaux auraient pu être meilleures selon Richard Vadeboncoeur n’eut été d’une nouvelle donnée: une résolution de la municipalité de Saint-Mathieu-du-Parc interdisant l’épandage de larvicides sur son territoire. «C’est bien triste car le bilan environnemental de l’utilisation du BTI est très positif par rapport à toutes les autres alternatives. C’est pénalisant pour le secteur limitrophe, en l’occurrence à Saint-Gérard-des-Laurentides.»
Dans ses contrats, GDG garantie un taux d’efficacité minimum de 80% dans les traitements. Ses services sont retenus par une cinquantaine de municipalités du Québec, un nombre en hausse. «Cette année, cinq ou six nouvelles municipalités ont fait appel à nos services.» À Shawinigan, le contrat attribué à GDG se chiffre à 835 380$, montant qui est financé par un tarif annuel de 39,75$ par propriété inscrit sur le compte de taxes.
En collaboration avec Bernard Lepage