Entente de cinq ans entre Shawinigan et ses cols bleus

Après deux ans et demi de négociations, la Ville de Shawinigan et le Syndicat des cols bleus ont signé mardi matin une nouvelle convention collective d’une durée de cinq ans mais rétroactive au 1er janvier 2015.

L’entente prévoit des augmentations salariales de 2% pour les années 2015, 2016 et 2017 et une hausse équivalente à l’IPC pour les années 2018 et 2019 avec une garantie de 2% minimum si l’IPC allait sous ce niveau.

Qualifiant les discussions de respectueuses de part et d’autre, le maire Michel Angers s’est félicité de cette entente. «J’ai toujours privilégié les négociations à des conventions imposées», a-t-il déclaré, saluant au passage l’ouverture du syndicat tout au long du processus.

La nouvelle convention prévoit notamment une réforme du régime de retraite des employés conformément aux paramètres de la Loi 15; la mise en place d’un horaire de travail annuel; l’établissement d’un quart de travail de fin de semaine; et l’ajout de différents types de travaux sur le quart de soir.

Alors que la Ville avait décrété un gel des salaires pour l’année 2015 à l’ensemble de ses salariés, elle a consenti une hausse de 2% aux cols bleus. Michel Angers n’y voit pas de contradiction puisque les concessions de la partie syndicale permettront à la Ville d’économiser au-delà de ce 2%. «On négocie avec un cadre budgétaire fixe mais on peut jouer à l’intérieur de ça», a-t-il expliqué.

Du côté de la partie syndicale, le président Alain Thiffault n’hésite pas à parler d’une entente historique qui n’a pas été nécessairement facile à vendre aux membres. «L’entente de principe a été signée le 14 novembre. Je pensais bien qu’on l’adopterait le 14 février mais on se retrouve ici aujourd’hui pour la signer. Les concessions n’ont pas tous été bien reçues mais il faut voir les choses autrement.»

C’est surtout au niveau des heures supplémentaires que le syndicat a jeté du lest. Six employés seront dorénavant de service du vendredi au dimanche durant la saison hivernale. Et alors que le temps supplémentaire était calculé après 15h30, un nouveau quart de travail a été instauré dans la nouvelle convention. En contrepartie, la Ville a haussé le plancher d’emploi qui passe de 88 à 96 employés permanents.

Alain Thiffault souligne que près de 80% des cols bleus ont été embauchés après les fusions municipales de 2002 et que le fruit était mûr pour arriver à une entente comme celle signée mardi. «C’est une nouvelle mentalité», a-t-il précisé.

Après celles des cadres, des pompiers et maintenant des cols bleus, il ne reste plus que la convention collective des cols blancs à signer à la Ville de Shawinigan. «Le normatif est réglé. Il reste la question salariale à négocier», a déclaré Michel Angers.

Tout comme il l’a fait avec les cols bleus, le maire est prêt à accorder une augmentation pour 2015 mais le syndicat devra faire des concessions ailleurs pour permettre à la  Ville de respecter son cadre financier.

Rappelons qu’en 2015, les fermetures de l’aluminerie Alcan et de la papetière Laurentide avaient privé la Ville de 3,5 millions$ en taxes foncières. Et parallèlement, la réforme du pacte fiscale de Québec était venue amputer les coffres publics shawiniganais de 1,2 million$ supplémentaire.