François Legault contre le salaire minimum à 15$/heure
En mode pré-électoral alors que le scrutin ne surviendra pas avant 2018, François Legault souhaite que la prochaine campagne électorale porte sur l’éducation et l’économie, deux thèmes qu’il martèle sur toutes les tribunes dans le cadre de sa tournée estivale Debout pour le Québec.
De passage en Mauricie, le chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ) a fait une halte chez le manufacturier Marmen à Trois-Rivières avant de poursuivre sa route au Collège Shawinigan où il a visité les locaux du CNETE (Centre National en électrochimie et en Technologies Environnementales), l’un des 49 centres collégiaux de transfert de technologies au Québec.
Pour François Legault, il s’agissait d’une démonstration de la nécessité de rapprocher les collèges et les universités du marché du travail. «Au Québec, on a un problème d’emploi de qualité, analyse l’ex-ministre de l’Éducation. Et c’est encore plus urgent ici en Mauricie alors que le revenu moyen est inférieur de 10% avec celui du reste de la province.»
Le député de L’Assomption croit qu’il faut faire en sorte d’attirer plus de jeunes dans les programmes de sciences pures. Et quant à l’idée défendue par l’homme d’affaires Alexandre Taillefer d’augmenter le salaire minimum à 15$, il n’y adhère pas. «C’est de prendre le problème à l’envers», commente François Legault qui prédirait avec une telle hypothèse la perte de plusieurs emplois actuellement occupés par des jeunes parce que les employeurs ne pourraient se permettre d’accorder ce salaire.
Le leader caquiste mise plutôt sur une intervention de l’état afin de venir en aide à des régions comme la Mauricie. «Il n’y a pas juste la Gaspésie», dénonce-t-il en parlant du projet d’une cimenterie à 1,5 milliard$. François Legault déplore l’inertie de Philippe Couillard en la matière alors que plusieurs grands pays industrialisés sont en mode séduction pour attirer les emplois manufacturiers. «Ce n’est pas aux villes comme Trois-Rivières ou Shawinigan de faire ça, c’est au premier ministre.»
Le chef de la CAQ a souligné avoir rencontré récemment un haut dirigeant d’Alcoa qui lui a confié que l’entreprise avait des projets pour le Québec, dont notamment d’y installer son siège social. «Alcoa a un projet d’un milliard de dollars qui créerait 250 emplois mais on a un problème, le tarif d’électricité dans ses installations à New York est inférieur à ce qu’elle paie au Québec alors que c’est Hydro-Québec qui lui fournit l’énergie aux États-Unis. Le dossier se promène entre les bureaux de Hydro-Québec et de la ministre de l’Économie mais ça serait au premier ministre de s’impliquer», s’attriste-t-il.
Enfin, François Legault a fait allusion au cours de son intervention à quelques reprises au caractère nationaliste de sa formation: «Nationaliste mais pas indépendantiste.». Se réclamant presque de l’Union nationale de Maurice Duplessis – un gouvernement qui a rapatrié les impôts au Québec a-t-il précisé – François Legault s’est risqué à une prédiction: le Québec reviendra à la situation qui prévalait avant l’arrivée du Parti Québécois dans les années 1970 alors que électeurs avaient le choix entre un parti nationaliste comme l’Union Nationale et les libéraux.