« L’avenir se joue maintenant » – Michel Angers

ÉCONOMIE.  Eau potable, zone d’innovation, logements sociaux, fiscalité municipale désuète, etc. : le maire de Shawinigan a passé en revue les principaux faits marquants de 2022 et abordé les perspectives pour 2023 devant une centaine de membres de la Chambre de commerce et d’industrie de Shawinigan réunis à l’Hôtel Énergie mardi matin. 

Michel Angers ne s’était pas prêté au traditionnel Bilan du maire et perspectives depuis janvier 2020 et tout de go, il a abordé le dossier de l’eau potable. « La décision de la Santé publique d’imposer un avis d’ébullition préventif nous a pris de court. On proposait pourtant de revenir au système qu’on avait utilisé durant plus de 80 ans. Cela a été une période difficile », a-t-il admis, ajoutant que l’usine telle qu’elle est présentement ne fonctionnera probablement pas à long terme et que des investissements importants devront y être consentis.

« Dans ce dossier, on a fait les choses dans les règles de l’art. Nous allons aller au bout de notre démarche judiciaire et les citoyens ne paieront pas deux fois pour cette usine », a promis Michel Angers, saluant au passage la résilience du milieu des affaires local lors de cet interminable période de sept mois.

Boom résidentiel et zone d’innovation

Au travers ces nuages, le maire a rappelé quelques bonnes nouvelles qui ont marqué 2022 comme la décision de Michelin de doubler la superficie de son usine dans le Technoparc (50 000 à 90 000 pieds carrés), l’expansion d’AddÉnergie qui compte aujourd’hui deux usines et deux entrepôts, l’investissement de 12 millions$ de BRP Mégatech dans le secteur Grand-Mère et du boum résidentiel qui n’a pas épargné Shawinigan.

« Il s’est ajouté 142 nouvelles portes en 2022 pour une valeur de 19,9 millions$. Les permis de construction ont augmenté de 7%, passant de 32,5 millions$ à 34,9 millions$. Tout ça fait que notre population s’élève maintenant à 50 717 alors qu’à mon arrivée comme maire en 2010, on prédisait une baisse démographique », a souligné Michel Angers.

Le maire déplore toutefois la fiscalité municipale déficiente au Québec, une réforme s’impose dit-il. « C’est plus payant pour une municipalité d’avoir une usine robotisée avec aucun travailleur plutôt qu’une entreprise comme CGI et ses centaines de salariés. »

S’il se dit optimiste que Réseau Allégé Québec puisse mettre le cap en 2023 sur le parc industriel Alice Asselin, dans le secteur Saint-Georges-de-Champlain, Michel Angers s’est fait plus circonspect quant à la venue de Taïga dans le Technoparc. « On verra ce qui va arriver », s’est-il limité à dire au sujet du fabricant de motoneiges et de motomarines électriques qui a repoussé par deux fois son arrivée à Shawinigan dans les derniers mois.

Le maire a salué les succès de quelques événements survenus en 2022 comme la première Coupe du Président des Cataractes, , le Rendez-vous RH, le prix du meilleur accueil au Grand Défi Pierre Lavoie, les festivités entourant le 20e anniversaire de la Ville et Culture Shawinigan pour son spectacle Objectif Terre et la 1re édition des Escales Fantastiques.

Évidemment, Michel Angers s’est attardé sur la zone d’innovation dont Shawinigan représentera l’un des trois pôles avec Trois-Rivières et Bécancour. Les impacts seront nombreux et bénéfiques pour Shawinigan a-t-il rappelé comme la refonte complète de la rue de la Transmission (décontamination, égout et aqueduc); l’établissement d’un centre intégré en innovation pour les batteries au CNETE et d’une zone d’incubation dédiée au démarrage d’entreprises en électrification des transports au Centre d’entrepreneuriat Alphonse-Desjardins; la construction de nouveaux bâtiments industriels dans les parc Albert-Thibeault et Albert-Landry; et enfin, l’arrivée d’une antenne universitaire à Shawinigan. « L’UQTR est dans le décor, mais il y en a d’autres », a-t-il laissé entendre.

Questions de l’audience

Après son allocution, Michel Angers a répondu aux questions de l’assistance. À propos du réseau cyclable, il admet que « nous ne sommes pas aussi avancés qu’on le souhaite. La grandeur du territoire est un défi », souligne-t-il. Sur la criminalité au centre-ville, dans le quartier Saint-Marc et le secteur Grand-Mère, le maire relativise. « Nous avons fait état de la situation à la SQ, mais ce n’est pas une situation unique à Shawinigan et notre taux de criminalité n’est pas plus élevé qu’ailleurs. »

Interrogé sur le manque de logements en ville, Michel Angers l’admet volontiers. « Ça va prendre des logements abordables. Comme notre valeur foncière est basse, les promoteurs s’en vont vers des villes où c’est plus élevé, car c’est plus payant pour eux.  Les programmes gouvernementaux doivent être modulés », insiste-t-il.

Au sujet du faible taux de participation des jeunes aux élections municipales, le maire estime qu’une partie de la solution serait de permettre le vote électronique. Il s’est dit également ouvert à la suggestion d’un représentant du Carrefour jeunesse emploi de Shawinigan de mettre sur pied un comité consultatif pour les jeunes afin que la Ville soit mieux au fait de leurs besoins et enjeux.